L’archipel des Marquises possède sa propre culture et sa propre langue. Mais pendant des décennies, leur expression a été interdite par les missionnaires. Un festival dit Matavaa o te Fenua Enata a participé à leur renaissance. La prochaine édition de ce festival aura lieu à Ua Pou du 16 au 19 décembre prochain.

Noires, puissantes, les Marquises se dressent, fières et fortes dans les eaux polynésiennes. Elles montent jusqu’à 1 200 mètres, plongent à pic dans les eaux qui les cintrent. Des couvertures forestières drapent les flancs de ses îles, révélant de profondes vallées. « Chez nous, il n’y a pas de lagon. Il y a très peu d’espace entre la côte et les falaises », décrit Edgard Tetahiotupa, linguiste et anthropologue. « Les Marquisiens sont comme leur nature, très physiques. » Ils ne se laissent pas aborder aisément. « Non pas qu’ils n’aient pas envie, mais ils ont besoin de regarder et d’analyser avant d’approcher et de se laisser approcher. Ensuite, ils avancent, sans crainte. Isolés, ils ont intégré la peur, la difficulté et même le fait de se débrouiller seuls. S’il faut faire, ils font. »
L’archipel des Marquises compte six îles principales : Nuku Hiva, Ua Pou, Ua Huka, Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva. Ces îles sont situées au nord de la Polynésie française dont la zone économique exclusive (ZEE) couvre 5 500 000 km2, soit la surface de l’Europe. Hiva Oa par exemple, se situe à 1 400 kilomètres de Tahiti, soit 2 h 15 de vol. Entre les deux îles, un décalage horaire de trente minutes existe. Une différence de plus qui s’ajoute aux spécificités culturelles, linguistiques, culinaires, artistiques… Les deux îles appartiennent bien au même territoire administratif, mais un monde les sépare.


Suite réservée aux abonnés…