Article à retrouver dans le hors série n°06

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Aujourd’hui les enfants de Awala-Yalimapo bénéficient d’une école bilingue. Mais la scolarisation des jeunes kali’na du territoire n’a pas toujours été aussi respectueuse de leur culture. Le chemin aboutissant à cette école républicaine kali’na est le fruit d’un long combat après des années de souffrance.

En 1882, l’école devient obligatoire et laïque en France. Pour les enfants kali’na l’école attendra un peu… et la laïcité plus encore. C’est au début des années 1930 que des religieux de Mana se rendent au village kali’na de la pointe Isère pour convaincre les parents de leur confier leurs enfants afin de les scolariser. L’école est alors bien différente de celle que l’on connaît aujourd’hui comme en témoignent les écrits d’une sœur de l’époque : « une œuvre toute nouvelle vient de s’offrir à notre zèle : celle des Indiens ou Peaux-Rouges de la pointe Isère. Le bon père nous amena une dizaine d’Indiennes de 6 à 16 ans, pour leur enseigner, avec les vérités de la religion, les premiers éléments du ménage et de la couture. Leur docilité et leur candeur font notre joie ».
Jusqu’à une trentaine de jeunes kali’na sont ainsi scolarisés à Mana, les filles à «l’école des sœurs», les garçons, logés chez le curé, suivent les cours de l’école publique. En 1950, le nombre d’Amérindiens scolarisés diminue fortement. Dans le cadre du Service des populations primitives en Guyane française, créé en 1952, le préfet Robert Vignon confie alors l’éducation des jeunes Amérindiens à une structure spécifique : les Homes Indiens. À partir de cette période, la scolarisation des Kali’na de ce territoire est officiellement confiée aux pères spiritains pour les garçons et aux sœurs de de la congrégation Saint-Joseph de Cluny pour les filles. Initialement ces Homes semblent poursuivre un double objectif. Tout d’abord l’apprentissage du français, des mathématiques ou de l’histoire. Des notions relatives à la santé étaient aussi inculquées afin de lutter contre les épidémies qui touchaient les Amérindiens depuis des décennies. De cet enseignement, les écoliers gardent souvent de bons souvenirs.
Mais les Homes ont aussi un second objectif. Comme l’écrit une sœur à cette époque : « notre œuvre sur cette terre de Guyane, est assez polyvalente, mais l’un des principaux centres d’intérêt est très certainement l’évangélisation du milieu indien ».
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