Cet article est a retrouver dans le n°10 de Boukan

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Source de dynamisme, le cinéma génère des emplois, un élan culturel, voire un essor touristique lorsque la visibilité dépasse les frontières. Alors comment les outremers attirent les productions, quelles sont les recettes de la réussite. On fait le point en territoire ultramarin. 

Les corniches calédoniennes, les lagons polynésiens, les volcans et plages de la Réunion, les forêts marécageuses des Antilles, tous ces paysages sont à couper le souffle et suscitent l’imaginaire. C’est en tous cas ce que souhaitent les responsables des Bureaux de tournage. Leur travail : promouvoir les territoires pour la production de courts ou longs métrages et de documentaires. Et à ce jeu de séduction, les Outremer n’ont pas tous le même historique.

Île de La Réunion

La plus ancienne expérience connue de cinéma a eu lieu à La Réunion. Elle remonte à 1968, avec le tournage du film « La sirène du Mississippi » de François Truffaut. À la tête d’affiche Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve avec un budget conséquent pour l’époque, 8 millions de francs. Si le film n’a pas remporté le succès attendu, il a inspiré un dynamisme local pour développer une filière audiovisuelle. « Depuis plusieurs années, il y a une réelle volonté politique de mettre en avant l’économie du cinéma et de l’audiovisuel via des accords entre le CNC* et l’État », commence Christophe Feing, chargé de mission à l’Agence film, une association réunionnaise créée en 2001, en charge du Bureau des tournages et secrétaire de la commission Film France. « À l’île de La Réunion, il est dit qu’on peut tourner mille et un décors », continue Christophe Feing, « Situés en plein milieu de l’océan indien, nous sommes certes loin de l’Hexagone, mais nous sommes à un carrefour de la zone océan indien, avec une attractivité économique intéressante. Nous avons un fonds de soutien assez important, un concentré de décors et de techniciens de qualité, notamment en animation avec Gao Shan Pictures qui a travaillé dernièrement sur le “Petit Nicolas” d’Amandine Fredon et Benjamin Massoubre », argumente le responsable du BAT. Les productions, telles que « OPJ » tournées sur place depuis 2020, apportent une régularité de travail pour les 400 intermittents du secteur et leur assurent un bon niveau. Un gage de confiance pour les producteurs et réalisateurs qui viennent tourner. « Une dizaine de longs-métrages ont été réalisés à La Réunion, au cours des 10 dernières années », souligne Christophe Feing. Il résume les bénéfices pour son territoire en un chiffre : « L’effet de levier. Quand la Région investit 1 euro, c’est 4,10 euros de dépenses sur le territoire, en passant par le transport, la post-production, les régies, l’hébergement… »
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