Aux Antilles, les cyclones deviennent plus fréquents et plus forts, l’érosion du littoral s’accentue, les vagues de chaleur sont plus importantes. Face aux risques naturels, quelle est la stratégie politique environnementale en Guadeloupe, où le bilan carbone reste très élevé ?

Depuis la façade d’une maison de Petit-Bourg, une fenêtre ouverte laisse apparaître la mer, bleue, intense mais aussi dangereuse. Cette fenêtre donnait autrefois sur un salon, emporté par l’effondrement de la falaise. De l’habitat, il ne reste qu’un seul mur, comme un décor de cinéma. Dans cette commune de Guadeloupe, 80 constructions sont situées en zones à risques. Si l’origine de l’érosion est naturelle, elle est accentuée par le réchauffement de la planète et l’action de l’homme. « Ça fait 20 000 ans que la mer remonte et vient grignoter le littoral, petit à petit. Mais on estime qu’avec le changement climatique, l’élévation du niveau de la mer atteindra 1 mètre 40 à l’horizon 2100. Donc ça va poser des problèmes de submersion, et en termes de trait de côte, on a des sites qui pourraient subir un recul de plus de 50 mètres à l’horizon 2100 », explique le directeur du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) de Guadeloupe qui rappelle l’urgence de réagir « en re-végétalisant ou en rechargeant en sable », pour freiner l’érosion. Des mesures qui doivent être très encadrées par les différents organismes de l’environnement pour le respect de la biodiversité.

6 millions de tonnes de CO2 en 2019
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