Les plantes et les animaux diffèrent, en premier lieu, par leur alimentation. Les premières fabriquent leur propre matière organique grâce à l’énergie solaire uniformément répartie mais de faible intensité. Elles se nourrissent de substances communes, mais de faible concentration : CO2 atmosphérique, eau et sels minéraux du sol. Pour capter et concentrer cette énergie et ces nutriments, les plantes doivent avoir une surface aérienne et souterraine très vaste et fonctionner tant que la ressource est présente ; la photosynthèse ne s’interrompt que la nuit. A l’inverse les animaux ne fabriquent pas leur matière organique. Ils la prélèvent en digérant des aliments à forte valeur énergétique mais parfois difficiles à trouver, plantes ou autres animaux. Ils passent ainsi, par rapport aux plantes, peu de temps à se nourrir. De cette première différence entre les deux règnes découle toutes les autres, dont trois facilement observables : la taille, la forme et la mobilité. Les plantes sont, en général, de grande taille, essentiellement faites de surfaces et fixes. Les animaux sont petits, en forme de volumes et très mobiles.
La compréhension des écosystèmes nécessite l’étude de domaines variés et des relations qui les unissent dans l’espace et dans le temps. Comprendre les oiseaux et leurs comportements passe ainsi par une connaissance du monde des plantes et du milieu physique qui lui a donné naissance (dimension spatiale). En fonction des grandes lignes évolutives dans lesquelles elles sont engagées, les espèces doivent trouver des adaptations pour contourner les contraintes auxquelles elles sont soumises (dimension temporelle). Ces adaptations prennent souvent la forme d’une coopération entre règnes, consciente ou non.

Un bon exemple est fourni par Norantea guianensis, de la famille des Marcgraviacées, une liane commune en Guyane. Elle s’épanouit dans la canopée de grands arbres, où elle peut atteindre des dimensions considérables et concurrencer sévèrement le feuillage de son hôte. Comme pour toutes les plantes à fleurs, deux périodes de sa vie nécessitent une mobilité qu’elle n’a pas : la pollinisation de ses fleurs et la dispersion de ses graines.

La pollinisation des fleurs


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