Grimper dans un arbre ! C’est irrésistible à six ans, et en vogue chez les adultes. L’attrait des cimes, en baudrier ou pour y dormir se confirme en Guyane, les prestations se multiplient doucement.
Pour la communauté scientifique, la canopée amazonienne offre un terrain de jeu primordial.

« Les maillons peuvent tenir 2 tonnes, et 8 tonnes en charge de rupture », énonce l’encadrant. Dans quelques minutes, les quatre participants à cette matinée de grimpe dans une superbe angélique seront suspendus à 20 mètres du sol, retenus par une corde et leur maillon. Là, les voici suspendus aux lèvres du cordiste, Samuel Counil, qui énumère avec la plus grande précaution les principes de sécurité et de grimpe.

Se hisser à la force des bras et d’un pied jusqu’au feuillage d’un gros arbre comme s’il s’agissait de remonter une racine aérienne est une expérience grandiose. L’association Cimes à gré le sait et décidait en 2014 de proposer la grimpe pour tous. « Ce projet s’est véritablement imposé comme une nécessité en Guyane, après avoir constaté l’écart entre la richesse du patrimoine arboré guyanais et la méconnaissance de ce dernier ou les difficultés pour y accéder en toute sécurité » explique Samuel, le président, lequel propose de tester l’“ arbresanteur ”.

« C’est comme dans l’eau » retient Anna, de retour sur la terre ferme après une heure passée à flotter dans la coiffe de l’angélique. Juché sur l’une des charpentières voisines, Ewan évoque les « épiphytes qu’on peut voir de plus près », « les arbres en fleurs ». Le vol d’un dacnis, d’un milan à queue fourchue et le passage furtif d’un lézard zébré de vert, Uracentron azureum, témoignent de cette vie qui parcourt la canopée, mais insoupçonnée depuis les contreforts.

Entre biosphère et atmosphère
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