downloadGrottes, cascades, abattis,  point de vue, Montagne d’argent…, la commune de Ouanary a de quoi séduire les amoureux de la nature, mais de nombreuses contraintes, comme la difficulté d’accès au village, situé dans l’estuaire de l’Oyapock, freinent l’essor du tourisme.

Uniquement accessible en pirogue, à moins de deux heures de Saint-Georges, se cache le village de Ouanary. À marée basse, le village n’est pas directement accessible. Les sacs sur le dos, les visiteurs ont quelques minutes de marche sur un grand sentier avant d’atteindre les premières maisons. Un plan à l’entrée du village indique les rares rues qui le composent.
Ouanary se construit lors de l’abolition de l’esclavage en 1848. Les anciens esclaves de la montagne d’Argent et de l’usine de canne à sucre de mont Bruyère obtiennent chacun un morceau de terre. Le bourg de Ouanary est né. Il est alors sous le pavillon de St-Georges. Ouanary devient une commune en 1948. Il y a alors 250 habitants.
À cette époque, à seulement une dizaine de minutes en pirogue, on trouvait le pays Indien, un lieu-dit de la commune. Habité alors par des Amérindiens et des Créoles, il est déserté depuis une trentaine d’années. « Il y avait environ 150 habitants, mais l’enclavement, l’isolement a conduit les gens à partir à Nouvelle Alliance ou à Cayenne. Le dernier habitant du pays Indien était Marcel Charles. Il a été tué par des garimperos… », raconte le maire de Ouanary. Ce dernier a dans l’optique de réhabiliter ce lieu-dit. « C’est un joli village. Il y a encore un cimetière, j’ai même de la famille enterrée là-bas. Actuellement, la famille Pouget s’y est installée et souhaite faire de l’agriculture, mais ils ont eu un avis défavorable, car la commune fait partie du Parc naturel régional (PNR) et l’Office national des forêts (ONF) s’oppose au déboisement du site. »
Aujourd’hui il n’y a plus que 80 habitants à Ouanary, des descendants d’anciens esclaves. C’est un village familial aux apparences calmes, mais qui peut révéler, le soir à des heures avancées, des histoires plus sombres, drames personnels, chambres hantées… que les habitants pourront vous conter si jamais vous vous y aventurez.
Suite réservée aux abonnés…