Aux XVIIe et au XVIIIe siècles, les pirates développent leur activité principalement dans la mer des Caraïbes et l’océan Indien. Mais au-delà de l’aire géographique, quels sont les lieux où vivaient ces forbans ? Évidemment, l’étude des navires vient vite à l’esprit, mais d’autres types d’occupations peuvent être évoqués. Des archéologues nous présentent le résultat de leurs recherches.

Les archives nous éclairent assez précisément sur l’Âge d’or de la piraterie qui s’étend entre les années 1650 et 1730. Ces pirates, généralement d’origine européenne, font connaître leurs actes de malveillance le long des côtes d’Amérique, dans la mer des Caraïbes ou dans l’océan Indien.
Quand la plupart de ces flibustiers restent quasiment méconnus, certains deviennent de véritables personnages emblématiques et historiques ayant marqué leur époque. Leurs prises, voyages, faits d’armes, alliances, morts sont relatés par les observateurs contemporains tels que l’écrivain britannique Daniel Defoe ou le chirurgien embarqué et flibustier français Alexandre-Olivier Oexmelin.
Cependant, les aspects de leur vie quotidienne à bord ou à terre, la connaissance détaillée de leur navire, de leur cargaison et trésor, des lieux de débarquement et cités portuaires restent parfois peu évoqués dans la littérature, à défaut de la fiction, certes, mais trop souvent éloignée de la réalité.
L’archéologie de la piraterie peut être un moyen de mieux connaître le mode de vie de ces gens de mer hors-la-loi. Peu développée en France et en Europe, cette thématique récente en archéologie conduit depuis maintenant près de 50 ans des recherches et des fouilles archéologiques subaquatiques et terrestres autour du globe.
Depuis les années 80, les archéologues s’intéressant à cette archéologie de la piraterie se focalisent sur des problématiques bien particulières. D’une part, l’identification d’un site pirate et d’autre part l’analyse de la culture matérielle. Pourtant, peu d’archéologues se focalisent sur cette dernière, notamment pour reconnaitre ou démentir l’existence d’une culture matérielle spécifique à la flibuste.
Faisant suite aux recherches américaines qui ont notamment permis de découvrir plusieurs épaves pirates, une équipe de chercheurs français et internationaux a décidé de créer en 2019 un programme de recherche dédié à cette archéologie de la piraterie des XVIIe-XVIIIe siècles dans le but de valoriser les nouvelles investigations qui se focalisent notamment sur l’examen des sites archéologiques terrestres et sur l’étude de la culture matérielle.
Dirigé par Jean Soulat et John de Bry (Center for Historical Archaeology, Floride), ce programme de recherche soutenu par plusieurs universités (françaises et étrangères) et différents organismes scientifiques repose sur la base d’une association ADLP – Archéologie de la Piraterie créée en septembre 2019.

Les épaves de navires pirates
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