Fils du député guyanais Edouard Gaumont, il fut une étoile filante de la musique, entre l’influence de Hendrix et l’ombre de Miles Davis, avec lequel il a collaboré.

Lorsque pour la première fois vous entendez parler de Dominique Gaumont, une première réaction est de se dire « mais pourquoi n’est-il pas plus connu », la seconde est de se demander « et s’il n’était pas parti si tôt ».

C’est au prénom d’Édouard que le nom de Gaumont est le plus souvent associé. Édouard Gaumont, gaulliste, a été député de la Guyane dans les années 50. Il est né à Cayenne en 1915 et comme la plupart des brillants élèves de l’époque, il poursuit ses études en métropole. Il devient officier dans l’armée et sera affecté en Guyane en 1946. Édouard Gaumont, dont la famille vit dans l’Hexagone, fait partager les prestations musicales de ses enfants à sa mère en lui envoyant des enregistrements. Ils sont doués et Dominique ne sera pas le seul musicien brillant de la fratrie. Parmi ses frères, Eddie sera un grand batteur, Georges jouera du saxophone et l’une de ses sœurs, Joëlle deviendra une pianiste renommée.

Dominique a simplement emprunté un autre chemin, pourtant débuté de la même façon, par la voie royale. « Mes parents m’ont flanqué au conservatoire, au piano, tout le truc, mais je détestais la musique », confie-t-il au journaliste Jérôme Reesse du magazine Jazz Hot. Ce qu’il avoue lui-même, c’est plus un refus de se voir délivrer la vérité des choses. L’école, le conservatoire ou l’église c’est du pareil au même pour lui, il refuse tout. Sa manière de découvrir le monde est de l’ordre du sensible, de l’expérience : « Je préfère aller à la rencontre des choses [...] qu’elles me pénètrent, comme ça… »Et c’est l’écoute d’un disque de Jimi Hendrix, Axis : bold as love qui sera déterminante.
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