Les mobilités des hommes précèdent toujours les maillages politiques. Derrière le dogme d’une histoire territoriale dont on construit la cohérence a posteriori, la dynamique des échanges dans le bassin amazonien est, de fait, bien antérieure à la matérialisation des frontières : celle entre la Guyane française et le Brésil illustre ce processus successivement anthropique, puis géopolitique.

Nonobstant l’évolution des relations géopolitiques et migratoires depuis le XVI°siècle entre ces espaces, l’immigration brésilienne en Guyane n’a jamais été aussi importante, ni aussi visible. Enfin, jouant le rôle de miroir des déséquilibres, elle cristallise le débat relatif à l’intégrité territoriale, à la perméabilité des frontières et à l’exploitation des ressources, dont l’or. Si le drame de Dorlin peut susciter des tensions xénophobes, il convient de proposer des éléments d’analyses à partir d’une approche comparée.
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