La jeunesse kanak veut faire bouger les lignes. La population mélanésienne attend une « troisième voie océanienne ». Les disparités économiques perdurent. Où en est la Nouvelle-Calédonie 30 ans après l’accord de Nouméa ?
« J’attends du référendum qu’on dépasse le clivage « pour ou contre », car il y a d’autres questions, comme les problèmes sociétaux, de logements, la prison qui est remplie à 90 % de Kanak ! », lance Paul Fizin, docteur en histoire et organisateur du congrès de la jeunesse kanak pour le Sénat Coutumier. À 34 ans, le jeune homme originaire de Lifou (île Loyauté en Nouvelle-Calédonie) attend de ce référendum « qu’il fasse bouger les lignes ».
Aujourd’hui, la jeunesse Kanak jongle entre tradition et modernité : « Dans la société Kanak, les moments de paroles sont normés. On ne prend pas la parole n’importe comment, on ne s’adresse pas aux aînés comme on s’adresse aux plus petits, c’est très codifié. Dans le monde occidental, la parole est ouverte, encore faut-il en maîtriser le vocabulaire et avoir des compétences pour s’exprimer », dit l’universitaire, également professeur d’histoire-géographie dans un collège de Nouvelle-Calédonie.
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