Quelle est l’empreinte de l’homme sur les océans? Pour la première fois, une équipe internationale menée par Ana Bugnot, de l’Institut des sciences marines de Sydney, en Australie, l’a évaluée. D’après leurs estimations, tunnels, ponts, pipelines, installations portuaires et éoliennes offshore, plates-formes pétrolières et gazières, digues, brise-lames, etc. couvrent quelque 30 000 km2, soit 0,008 % de la surface océanique totale. Près de 99 % de ces infrastructures sont situées en bordure des côtes, là où la biodiversité est la plus riche. Mais leur impact se fait sentir jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde en modifiant le régime hydrologique, en engendrant des pollutions chimiques ou sonores. Pour les chercheurs, l’empreinte humaine réelle sur les océans concerne ainsi 2 millions de km2 !

Comme le soulignent les chercheurs, ces infrastructures affectent profondément les écosystèmes, les fragmentent, créent aussi de nouveaux habitats artificiels. Selon leurs projections, elles pourraient même couvrir 40 000 km2 en 2028… De quoi accroître encore la pression sur les océans.

(A. Bugnot et al., Nature Sustainability, 31 aout 2020).

Crédit photo Julien Drogoul