Les bénitiers, ces coquillages bivalves bien connus des eaux indo-pacifiques, ont un rôle écologique important au sein des récifs coralliens. Or leur santé dépend des espèces avoisinantes selon un article publié en avril dernier dans la revue Microbiome. 

Cette étude, financée par le LabEx CORAIL et menée au sein des unités de recherche CRIOBE en Polynésie française et ENTROPIE en Nouvelle-Calédonie, s’est intéressée à l’importance des assemblages d’espèces lors d’une augmentation de température. L’équipe de recherche a ainsi créé des assemblages artificiels de deux espèces de coraux (Pocillopora damicornis et Acropora cytherea) et une espèce de bénitier (Tridacna maxima). Les chercheurs ont découvert que le corail A. cytherea entraînait une sensibilité accrue des bénitiers à l’augmentation de la température de l’eau. Les coquillages présentaient alors un taux de mortalité élevé ainsi qu’un microbiome particulièrement riche en bactéries de la famille des Vibrionacea. Ces dernières seraient un indicateur de mauvaise santé chez les bénitiers.

Véronique Berteaux-Lecellier, coauteure de la publication et généticienne à l’IRD de Nouméa, conclut : « L’étude suggère donc que la composition benthique des récifs coralliens influe sur la santé des différentes espèces qui les composent et que la préservation des assemblages interespèces devrait être prise en compte dans les stratégies de conservation marine. »

Photo : Bénitiers en aquarium. CNRS. Lauric Thiault