Guadeloupe – Depuis quelques mois, la Soufrière connaît un regain d’activité. « La vieille dame », comme la surnomme les Guadeloupéens, est secouée de microséismes et le débit des fumerolles s’échappant du sommet augmente. Pour la surveiller en temps réel, l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Guadeloupe (OVSG) dispose depuis le 23 septembre dernier d’un appareil unique en son genre : un sismomètre optique. « Les appareils commerciaux classiques sont bourrés d’électronique. L’envoi des données en temps réel à l’observatoire se fait par exemple par un système de télémétrie et donc de Wi-Fi. Mais qui dit électronique, dit moindre résistance aux hautes températures, aux émanations gazeuses, à l’acidité… Si bien qu’ils ne tiennent guère plus d’un ou deux ans. Les réparer ou les changer devient vite problématique surtout lorsque l’activité du volcan augmente » explique Pascal Bernard, de l’Institut de physique du globe de Paris. D’où l’idée de déporter l’électronique à très grande distance du sommet. « Nous avons donc conçu un sismomètre relié à sa partie électronique via une fibre optique. Le signal optique de l’appareil installé au sommet de la Soufrière, au plus près des fumerolles, transite ainsi en temps réel vers une station de mesure située 500 mètres plus bas. Et si cette zone devient dangereuse, nous pourrons toujours prolonger la fibre sur 5 ou 10 km jusqu’à un endroit sécurisé » poursuit le sismologue. En juin 2020, un même système sera installé sous l’eau, aux Saintes, afin de surveiller une petite zone sismique située au large des côtes sud de la Guadeloupe. « Nous avons aussi l’objectif dans les mois qui viennent de développer sur le même mode optique d’autres capteurs : inclinomètres et extensomètres pour la mesure de la déformation du sol, microphones pour « écouter » les fumerolles, etc. » à suivre donc.

Crédit Photo Pierre-Olivier Jay 97PX