Mayotte – En 1974, la population de makis bruns, appelés aussi lémuriens bruns de Mayotte, était estimée à 50 000 individus. En 2020, grâce aux projections de données de 2016, elle est estimée entre 24 900 et 32 800 individus dont les 2/3 vivent hors forêts départementales et domaniales.« Environ 40 % de la population a disparu. Cela correspond à la perte du couvert forestier à Mayotte entre 1999 et 2008 », résume Laurent Tarnaud, chercheur associé au laboratoire d’éco-anthropologie et ethnobiologie du Muséum national d’Histoire naturelle. La première cause mise en avant est la déforestation du fait de l’agriculture et de la collecte de bois pour la cuisine et la construction. Ensuite vient le développement de l’île et des infrastructures.

Déforestation et stress
Cette déforestation grignote les massifs forestiers sur les reliefs et crée des lisières. Les ressources alimentaires en forêt sont alors moins nombreuses. Les animaux vont donc se nourrir en zone cultivée, ce qui les stresse et les rend vulnérables. Laurent Tarnaud ajoute : « Pour protéger cette espèce, classée vulnérable par l’UICN, il s’agit de préserver le couvert forestier des massifs et celui des cours d’eau qui forment des corridors naturels. Cela servira aussi plus largement Mayotte et ses habitants en préservant la ressource en eau du territoire ».

Photo Maki. Mayotte. Photo P-O Jay