Wan ton mélody fait figure d’exemple à suivre sur les rives du Lawa. L’association culturelle qui est aussi et surtout une formation musicale a réussi à s’imposer comme référence sur le Maroni transportant également sa musique hors du fleuve. C’est en 1997 que le groupe prend forme dans le village de Papaïchton sous l’impulsion du percussionniste Marcel Colsé. La formation revisite le rythme traditionnel aléké à qui elle donne une touche plus contemporaine, nourrie des courants musicaux
“de la côte” guyanaise. En 1998, le groupe décroche le 1er prix des révélations des Transamazoniennes dans la catégorie “ aléké ”. La même année, il se produit au Bigi Dansi, le premier festival des musiques du Maroni. En quinze ans, les Wan ton autoproduisent huit albums, le dernier sortait en avril 2012 sous l’intitulé “Peace and love”. Les textes écrits en aluku, en créole et en français content la culture et le quotidien des businengés. Les mots sont plaqués sur les rythmes fiévreux du “doon ” (tambours), du “djass” (genre de grosse caisse) et du “bongo” (cloche). Chaque année depuis 2007, l’association organise ses rencontres musicales du Maroni à Papaïchton. Le festival qui impose la nuit blanche pendant deux jours est le rendez-vous incontournable du mois d’octobre. Outre les créations musicales de la région, l’évènement met en lumière la diversité culturelle qu’offre le fleuve et permet à de grands noms de la scène reggae‑dance hall de venir se produire dans la capitale Boni. Lorsqu’ils sont sur scène, les sept musiciens et les quatre chanteurs du Wan ton secouent les foules pour offrir « des prestations toujours très puissantes, festives et colorées » annonce le manager Cimonard Djaba. On n’en attendait pas moins d’un groupe qui annonce « une tonne de mélodie ».

Photo Wan ton mélody