Piqué au vif par le sénateur et ex-président Sarney qui tenterait de tirer profit de l’hypothétique inauguration du pont à des fins électorales [1], le gouverneur Camilo Capiberibe (PSB) se lance dans une attaque frontale : «Sarney n’aura pas sa place parmi les officiels lors de la cérémonie d’inauguration, il n’a jamais bougé le petit doigt au Congrès pour que le pont devienne réalité. Et ici tout le monde sait que l’action du sénateur João Capiberibe [son père] a été décisive au cours de ses deux mandats de gouverneur.»


Camilo Capiberibe ne veut pas entendre parler de l’inauguration du pont tant que toutes les questions en suspens entre la France et le Brésil ne seront pas résolues. Il compte notamment en finir avec le visa obligatoire à la frontière guyanaise. « En France, on n’a pas besoin de visa. Mais ici, oui. Nous ne l’acceptons pas car nous ne sommes pas des citoyens de seconde classe » Le sujet doit être abordé lors de la visite de François Hollande à la présidente Dilma Rouseff le 12 de ce mois.


La France serait prête à discuter de la levée de l’obligation de visa d’entrée en Guyane si le gouvernement brésilien s’engageait à ratifier l’accord contre l’orpaillage illégal [2]. Mais le ministère des Affaires étrangères brésilien repousse l’idée d’associer exploitation illégale de l’or et ouverture du pont. Et de préciser qu’il ne discute pas de sujets relevant du Congrès.


Oiapoque, 25 000 habitants, tourne désormais au ralenti. « Avec la fin de l’orpaillage, l’activité a chuté de plus de 70%», explique le maire Miguel do Posto (PSB). La ville vit du commerce grâce à une clientèle à fort pouvoir d’achat venue de l’autre rive. « Ici, on n’a pas d’agriculture, on ne peut pas chasser, pêcher, abattre un arbre. Pas même semer du persil ! Tout est importé », précise-t-il, tout en se plaignant des contrôles excessifs de la police et de l’armée.

De nombreux orpailleurs brésiliens se sont rabattus au Suriname, sur le fleuve Maroni, pour prospecter et ouvrir de nouvelles mines d’or. Une source sérieuse d’ennuis pour les autorités brésiliennes

[1] Les élections générales se dérouleront en octobre 2014. [2] Le texte prévoit la confiscation et la destruction du matériel des contrevenants dans une zone de 150 km de part et d’autre de la frontière.

Source : O Estado de São Paulo

Photo Guillaume Aubertin 2012

http://www.brasilyane.com/index.php/actualites-bresiliennes/actualites-de-l-amapa/611-13-11-2013-accord-contre-l-orpaillage-illegal-janete-capiberibe-denonce-les-blocages