Il est urgent de se mobiliser ! Choqués par les images de la catastrophe de Mariana, des représentants de 15 organisations se sont réunis fin décembre pour fonder le Mouvement pour la défense d’Oriximiná, municipalité de 70 000 habitants située à la frontière de l’Amazonas et du Pará. 

Lancée en 1979, l’extraction de la bauxite dans la région fut le premier des grands projets miniers amazoniens. Dans un communiqué, les fondateurs du mouvement rappellent que « dans les années 1980, ils ont été victimes d’une catastrophe environnementale grave causée par la compagnie Mineração Rio do Norte (MRN)* dans le district de Porto Trombetas ».
Pendant plusieurs années, la MRN avait déversé ses eaux de lavage dans le lac Batata, provoquant la sédimentation de 20% de sa surface. Les répercussions au Brésil et à l’étranger avaient incité la compagnie à assainir le lac et replanter la forêt dévastée par l’exploitation du sous-sol. « La société affirme que le lac est en cours de réhabilitation et que les résidus sont sous contrôle conformément à la législation environnementale, précise le texte. Cependant tout cela est difficile à vérifier parce que la MRN empêche les observateurs de se rendre sur place. » Suite à la catastrophe de Mariana, les fondateurs du mouvement, jusqu’ici « simples figurants », s’engagent à peser dans le débat : « Nous serons implacables dans la lutte contre la cupidité, la violence, l’abandon et la destruction de la nature. Nous serons attentifs aux grands projets qui vont à rebours de la législation environnementale et provoquent désintégration des zones urbaines et rurales, trafic de drogue et conflits fonciers… Nous nous manifestons pour éviter de vivre la même catastrophe que Mariana et devenir dans un avenir proche une ville fantôme. »

* Contrôlée par plusieurs multinationales depuis le retrait du géant minier brésilien Vale, la compagnie Mineração Rio do Norte est un des plus grands producteurs de bauxite dans le monde.

Source :  »Oriximiná não quer ser Mariana », 22/12/2015, Lúcio  Flávio Pinto, A Agenda Amazônica de um jornalismo de combate.

 

Photo du haut ©Blog David Lopez Macedo

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