Notre majorité régionale a choisi de détruire des pans entiers de notre patrimoine naturel, l’une des dernières forêts anciennes en bonne santé de la planète :
R. Alexandre souhaite brûler 40 000 ha de forêt pour faire de la biomasse à grande échelle (1), Héléne Sirder, déléguée à l’environnement, soutient le projet d’un second barrage, 3 fois plus étendu que celui de Petit-Saut, et enfin, Carol Ostorero déléguée aux ressources naturelles, pèse de toute son influence pour que notre économie soit prise en mains par des multinationales minières (Auplata détient déjà 75 000 ha de permis et titres miniers, 100 000 ha pour Newmont, Colombus 19 000 ha, Iamgold…)Quid du second barrage : Rodolphe Alexandre semble vouloir créer l’affolement en annonçant 180 000 habitants en 2020 sur le littoral !  Il justifie ainsi ses projets insensés ! Or, ce barrage répond seulement à la demande en énergie des compagnies minières citées plus haut mais aussi aux contrats d’énergie entre EDF le géant Eletrobras au Brésil, qui ne peut plus, politiquement, imposer de barrages destructeurs dans son pays (Cf Belo Monte).En aucun cas, ces mega-projets ne viendront améliorer le quotidien des guyanais. Ce mardi, à la CCIG, les scientifiques d’EDF, indépendants (sic), ont avoué n’avoir pas pris en compte les changements climatiques annoncés par les climatologues du GIEC – (à savoir de longues saisons sèches et des pluviométries bien moindres sur l’Amazonie) !Pire encore !  On a pu apprendre à la conférence que les rejets en gaz à effet de serre (CO2)  d’un tel barrage sont bien plus importants, à moyen terme, qu’une centrale thermique ! Ces rejets nocifs du barrage deviennent identiques seulement au delà de 72 ans de fonctionnement  du barrage (par rapport  à une centrale Fuel) !
En d’autres termes, après 20 ans de fonctionnement, notre barrage est bien plus nocif pour la planète, qu’une centrale thermique même aussi obsolète que celle de Dégrad-des-Cannes , et le restera encore des dizaines d’années  ! Nous sommes donc bien loin des schémas idéalistes que les lobbies de l’énergie ont bien voulu nous faire croire !Ce second projet de barrage en terme d’impact : c’est détruire plus de 100 000 ha de forêts primaires qui n’ont même pas été inventoriées en terme de biodiversité et de chimio-diversité, (diversité moléculaire, médicaments et cosmétiques, à forte valeur ajoutée), c’est accepter de voir disparaitre 100 000 ha de grumes valorisables par les 60 métiers de la filière bois, c’est voir disparaitre 100 000 ha de terres agricoles potentielles…

Un barrage de ce type répond rarement à une problématique environnementale ou sociétale ; il s’agit en fait de ce qui est qualifié en Europe de « Grands Projets Inutiles et Imposés » (GPII) et dictés par les lobbies du BTP et de l’énergie. (4)

Plutôt que de dépenser l’argent publique dans la création de barrages non adaptés au relief  du pays, il faut orienter nos efforts vers des énergies renouvelables, dont il est prouvé qu’elles sont créatrices d’emplois pérennes  et sans conséquences néfastes pour nos descendants.

Dans l’urgence présumée, notre option énergétique est donc la construction d’une nouvelle  centrale thermique optimisée, capable de nous faire gagner 15 à 20 ans  ; le temps, espérons-le, de permettre à EDF et à une équipe responsable de la Région Guyane, de développer et offrir un avenir à sa jeunesse, via une économie raisonnée, durable et équitable.

Il est inconcevable que la richesse de cette biodiversité, fruit de millénaires d’évolution, soit détruite en une génération, pour le seul profit d’une poignée « d’acteurs » !

(1) La biomasse, telle qu’elle est gérée dans l’usine de Kourou, a un bilan positif parce qu’elle est constituée de déchets de scierie, dégâts de coupe et déforestations agricoles. En effet, le CO2 produit par la combustion du bois est compensée par le CO2 absorbé par les arbres durant leur croissance. Par contre, il est gravement néfaste si l’on opte pour un approvisionnement des usines à partir de bois directement prélevés dans les forêts : la production de Co2 pour la coupe, le transport et le bilan écologique génèreraient un ratio alors défavorable. Mais surtout, quid de ces forêts primaires destinées à devenir du vulgaire combustible ?


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Pour en savoir Plus :

 

- Articles de Guyaweb : Le barrage des grands sots du 21/11/2014

- Article de Guyaweb : Turbine, centrale et barrage du 28/4/1204- La VIDEO que Jean Philippe Biava, directeur d’EDF Guyane doit se visionner ! EDF y est cité à la 4,10eme minutes

- WWF Guyane  « Nous ne sommes pas foncièrement contre » ! in France-Guyane

- À qui profitent les grands barrages ? Par Observatoire des multinationales


- Brésil, Guyane : EDF se lance dans les grands barrages amazoniens
- La transition énergétique avec le GENER Guyane