Sur le littoral, la plupart des petits oiseaux qui arpentent plages et rochers sont des « limicoles », reconnaissables à leurs longues pattes et leur bec effilé adaptés au milieu vaseux.  La majorité de ces limicoles sont migrateurs : ils se reproduisent au Canada ou en Alaska en période estivale, puis quand l’hiver arrive, ils parcourent de longues distances pour rejoindre le sud.
Parmi ces limicoles migrateurs, certains achèvent leur voyage en Amérique centrale. D’autres peuvent descendre jusqu’en Terre de Feu : la Guyane n’est alors qu’une étape, ils n’y séjournent qu’entre août et octobre lorsqu’ils migrent vers le sud puis entre février et avril, en remontant sur leur site de reproduction.  Mais la majorité hiverne sur les côtes allant du Venezuela au nord du Brésil, notamment en Guyane.
Pour suivre ces populations, les scientifiques du GEPOG et de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage utilisent deux techniques. Le baguage permet de définir les trajets des oiseaux : la pose d’une bague à la patte sert à identifier, grâce aux recaptures, où et quand l’oiseau a fait halte ou niche. Le comptage mensuel par survol aérien sur l’ensemble du littoral permet de suivre l’évolution de la totalité des effectifs au cours du temps. La Guyane accueille environ 800 000 limicoles migrateurs nord-américains sur ses côtes, mais ces populations sont en déclin sur l’ensemble du continent. Il est donc important de mettre en place des mesures de conservation de ces espèces et de leurs habitats.