Selon Lúcio Flávio Pinto, journaliste indépendant spécialiste de l’Amazonie, la déforestation va s’intensifier avec le projet de Bolsonaro d’asphalter la BR-219, route nationale qui relie Manaus à Porto Velho. Pour sauver la grande forêt pluviale, il a conçu un projet utopique qu’il a déjà présenté à la Banque nationale de développement économique et sociale (BNDES) : le kibboutz scientifique : « Après son examen d’entrée, le futur ingénieur forestier s’installe dans une zone en cours de déboisement. Sur place, il dispose d’un campus pour apprendre la théorie et développer son projet. L’État brésilien lui cède un terrain et finance tout : main d’œuvre, machines, semences et une bourse conséquente. Il est aidé par des techniciens. Il doit rédiger des rapports sur le savoir accumulé par ses voisins amérindiens et caboclos. Il obtient son diplôme et la pleine propriété du terrain uniquement si son projet réussit. Mettre la science et le savoir en relation dialectique avec les connaissances ancestrales, voilà le seul moyen de mettre les scientifiques au premier plan. Et contrer les posseiros [1], bûcherons, fazendeiros et orpailleurs. Il faut mettre fin au monopole scientifique de ceux qui ne connaissent pas l’Amazonie. Le budget consacré aux sciences et technologies à São Paulo est démesuré. Il faut briser ce centralisme nuisible à l’Amazonie. »

[1] Occupants d’une terre sans titre de propriété [AmazôniaReal, 23/09/19]

Photo Paulo Santos 04/11/2016 - AmazôniaReal