Le Festival des rencontres photographiques de Guyane aura lieu du 25 juillet au 18 août 2013, voici les expositions qui y seront présentées.

  Dossier de presse 2013 (3,9 Mo, 967 hits)

Ici le plan des expos

  Resumé et cartographie (513,1 Ko, 855 hits)

Un concours photo est ouvert pour les lycéens à cette occasion :

  Concours des rencontres photographiques de Guyane (121,3 Ko, 777 hits)

dont voici les modalités

  Règlement du concours (22,6 Ko, 678 hits)

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1)   THÉMA  « BY NUMBERS » – Exposition collective

Il s’agit d’un pari risqué, celui d’une scénarisation autour d’un thème complexe : le fichage. La méthode “scientifique” inventée par Bertillon pour aider la police à démasquer les criminels récidivistes grâce à la photographie s’est très vite élargie aux fous, aux étrangers, aux nomades… Et les dictatures du XXe siècle ne furent pas en reste sous Staline, pendant la Shoah ou au Cambodge lors du génocide Khmer. Pour l’illustrer, nous nous focaliserons sur des exemples d’utilisation de la photographie dans un but d’indexation des individus.

BAGNARD – ARCHIVES NATIONALES D’OUTRE-­‐MER – GUYANE

Les  bagnes  de Guyane furent  ouverts en 1852, puis fermés aux métropolitains pour cause de trop grande mortalité, en 1869, avant de leur être de nouveau ouverts en 1887.
Dans l’intervalle, les condamnés coloniaux continuèrent cependant à y être envoyés. Les archives des bagnes sont prodigieuses tant par leur importance que par l’ampleur et   la   méticulosité   des   renseignements fournis. Elles présentent, en outre, le grand avantage  d’être  à  peu  près  complètes. Ainsi,  la  quasi  totalité  des  dossiers  des bagnards,   des   registres   matricules,  des fiches  sur le  personnel,  de  la correspondance  et  des papiers administratifs,  des  directives émanées de l’administration   centrale,   des contrôles financiers, en un mot toute l’histoire des bagnes  coloniaux  et de leur population, depuis l’arrivée des premiers vaisseaux jusqu’à l’évacuation finale, est aujourd’hui conservée aux Archives nationales d’outre-­‐mer, à Aix­‐en-­Provence.

KHMERS ROUGES -MUSÉE DU GÉNOCIDE -­‐   TUOL SLENG / S-­‐21 – CAMBODGE

Lorsque le camp “S-­‐21” fut libéré à l’aube de l’année 1979, on découvrit dans ce macabre camp de prisonniers des Khmers rouges seulement sept survivants et des milliers de photos des détenus qui avaient été prises sur place avant leur exécution. Le Musée Tuol Sleng conserve ces images comme témoignage de l‘atrocité du génocide Khmer.

© The Tuol Sleng Museum of Genocide. Exposition réalisée en partenariat avec le Musée du génocide Tuol Sleng S-­‐21.

LA TERREUR SOUS STALINE – TOMASZ KIZNY – POLOGNE -­‐RUSSIE

Photographe et journaliste polonais né en 1958 en Pologne, Tomasz Kizny fut, après l’instauration de la loi martiale en 1981, l’un des membres fondateurs de Dementi, association polonaise clandestine de photographes indépendants. Un ami lui présente un ancien déporté du Goulag qui avait conservé des photos de la Vorkouta, un camp situé au-­‐delà du cercle polaire, où il était interné. Dès 1986, Tomasz Kizny commence à recueillir des témoignages d’anciens prisonniers polonais revenus dans leur pays après la mort de Staline. Lui-­‐même est l’arrière petit-­‐fils d’un déporté polonais. L’effondrement du système soviétique lui permet de voyager sur tout le territoire de l’ex-­‐URSS  à la recherche de témoignages et de vestiges du Goulag. Tomasz Kizny a la conviction qu’il faut garder la mémoire visuelle du Goulag. Pendant trois ans, il travaille à la création d’un centre d’archives en Pologne. À partir de 1990, il étend son projet à l’ex-­‐Union soviétique.

LES INDIENS YANOMANI- CLAUDIA ANDUJAR 

Si cette proposition est identique dans la forme aux précédentes, elle leur est radicalement opposée dans sa finalité. Les photographies de Claudia Andujar montrent des indiens Yanomani au Brésil. Elles ressemblent à s’y méprendre à celles des Gitans de l’Hérault ou à celles des enfants cambodgiens victimes de génocides Khmer. Seulement, il ne s’agit plus d’exclure ou d’assassiner mais bien de sauver les indiens d’Amazonie des maladies contagieuses. En effet, dans les années 1970, la photographe organisait de véritables campagnes de vaccination avec l’argent de ses droits d’auteur.

A plus de quatre-­‐vingt  dix ans, Claudia Andujar est sans conteste la plus importante personnalité de la photographie brésilienne. Nous tenterons, si sa santé le permet, de l’inviter afin qu’elle nous fasse partager son combat pour aider les populations autochtones d’Amazonie.

LES NOMADES – ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’HÉRAULT- France

À partir de 1907, année des premières opérations de fichage anthropométrique montées par la Sûreté générale contre les “nomades”, la surveillance des Tsiganes ambulants s’est traduite en France par un encadrement policier particulièrement rigoureux. Exposition réalisée en partenariat avec les Archives départementales de l’Hérault.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NUMBERED – URIEL SINAI / GETTY IMAGES / Israël

“Numbered” est un projet photographique qui rend hommage aux derniers survivants du camp d’Auschwitz. En Israël certains jeunes descendants des prisonniers des camps se font tatouer les mêmes “numéros” que leurs parents ou grands-­‐parents pour que le souvenir de la Shoah perdure.

L’exposition BY NUMBERS est une coproduction entre Les Rencontres Photographiques de Guyane et le festival d’images documentaires de la ville de Sète, Images Singulières. Gilles Favier, son directeur artistique et photographe à l’agence VU’ et son complice, Christian Caujolle, nous feront le plaisir d’être parmi nous durant le festival.

LIEUX : Grilles extérieures de l’hôpital de Saint-­‐Laurent-­‐du-­‐Maroni – SAINT-­‐LAURENT-­‐DU-­‐MARONI Le camp de la Transportation – SAINT-­‐LAURENT-­‐DU-­‐MARONI

2)   THÉMA HMONGS, 35 ANS DÉJÀ – Exposition collective – Commissaire d’exposition : Christian Caujolle

Cette année, nous fêtons 35 ans de présence Hmong sur notre territoire. Les rencontres ont donc choisi d’explorer cette présence à travers trois expositions,   univers et histoires différentes dans le but d’offrir des clés de compréhension et de découverte des différentes cultures de Guyane.

HMONG SECRET WAR CONTINUES -­‐   Philip Blenkinsop (Australie)

En janvier 2003, le photographe Philip Blenkinsop et le reporteur Andrew Perrin se rendent dans la jungle de la région reculée de Pha Sie dans le nord du Laos. Ils sont les premiers journalistes à traverser la frontière du Laos communiste depuis 1975. Grâce à l’aide de combattants Hmongs, ils marchent vers le camp secret, l’une des dernières poches de résistance Hmong. Menacé par les troupes communistes du Laos et l’armée régulière vietnamienne, ces hommes, ces femmes et ces enfants ne manquent pas uniquement de munition et de nourriture, ils vivent aussi dans la peur constante des attaques des hélicoptères, de l’artillerie et des armes chimiques. La guerre secrète au Laos, comme son nom l’indique, était alors ignorée de tous…

Lauréat du prix Scam Roger Pic en 2004, en récompense de ce travail sur les Hmongs, l’artiste reçoit la même année le prix Photojournalisme du Concours annuel Amnesty International Medias Awards et le premier prix World Press Photo.

 

 

 

 

 

PORTRAITS DE CACAO – Katia Clamaran (Guyane)

Mentor : Gilles Favier, photographe de l’agence VU’

En septembre 1977, libéré des camps de réfugiés Hmong de Thaïlande, un groupe de 500 personnes a été accueilli dans la forêt montagneuse de Cacao. Trente six ans après leur arrivée, ils ont réussi la prouesse d’y développer des cultures maraichères sur des dizaines d’hectare et de faire de ce petit village le principal fournisseur en fruits et légumes de Guyane.

Pour traiter le troisième volet de ce THEMA, nous avons choisi de contribuer au dynamisme de la production photographique régionale en établissant un programme de mentorat. Katia Clamaran, auteur photographe engagée a accepté de travailler sur Cacao et de soumettre ses travaux à la critique de Gilles Favier, photographe de l’agence VU. Grâce à un travail de terrain au long cours favorisant l’échange humain Katia Clamaran s’est introduite dans le quotidien du premier village fondé par les Hmong afin de porter son regard sur une identité en construction.

 

Depuis 12 ans, Katia Clamaran entreprend un travail photographique qui interroge les identités en construction. Elle s’intéresse aux milieux économiques (minier, pêche, riziculture), sociaux (habitations, toxicomanies) et ethniques (amérindiens, noirs-marrons) du plateau des Guyanes et d’Amérique du Sud. Ses projets construits et pensés sur le long terme sont principalement orientés vers l’évolution de l’homme au cœur de son environnement. Récemment Katia Clamaran a mis en lumière le quotidien des Amérindiens des Guyanes, versant guyanais, surinamais, brésiliens.

 

Hmong de Cacao, Pieds de dachines, 2013

 

Hmong de Cacao, Maysie Siong, 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE MONDE DES ESPRITS -­‐   Ka Xiong (Laos)

Étudiant à l’Université de Souphanouvong de Luang Prabang. Ka Xiong commence la photo à 15 ans, ignorant tout de la technique. Originaire du village de Houyman, Il appartient à la communauté Hmong du Laos, qui pratique le culte des esprits. Il commence à en entendre parler vers 3-­‐4 ans par des anciens qui racontent ces histoires aux enfants pour les dissuader de désobéir. A l’époque, il voit clairement ces esprits dans son imagination.

Des années plus tard, en rentrant de son travail au champ, Ka Xiong voit des ombres portées sur une nappe de fumée le long de la route. Il s’agit des silhouettes déformées de passants qu’il éclaire avec les phares de sa voiture. Leur aspect irréel lui rappelle les esprits de son enfance. Il cherche aussitôt à capter de nouveau ces images évocatrices en retournant les saisir, loin de la ville et en pleine nuit. Il tente ainsi d’emmener le spectateur dans un monde qu’il n’appréhende que par son imagination, le monde des esprits.

LIEU : Place des Palmistes -­‐   CAYENNE

3)   L‘AUTRE GUERRE – Miquel Dewever-­‐Plana (Espagne)

L’autre  guerre,  c’est  celle,  non  déclarée,  qui  au  Guatemala  fait  aujourd’hui  autant  de victimes que durant le conflit armé des années 1980. Ce pays de 14 millions d’habitants est devenu l’un des plus dangereux au monde, avec 18 assassinats en moyenne par jour dont 98% classés sans suite. Violence chronique, pauvreté extrême, alcoolisme, narcotrafic et corruption généralisée : les jeunes du pays, privés de perspectives d’avenir, rejoignent en masse les Maras, des gangs ultra-­‐violents qui terrorisent la population.

C’est cette réalité que documente le photographe Miquel Dewever-­‐Plana depuis plus de dix ans. Avec une certitude : c’est le manque d’éducation, la fragilité des structures sociales et l’impunité qui font le lit de la violence.

Le  webdocumentaire  Alma,  une  enfant  de  la  violence de Miquel Dewever-­‐Plana  et Isabelle Fougère a reçu le premier prix  du  World  Press Photo  Contest  en  février2013 dans la catégorie «documentaire interactif». Dans

ce webdocu Alma, femme de 27 ans raconte sa vie dans un gang du Guatemala, dont elle a fini par se sortir. Nous tacherons de mettre en lumière cet  objet multimédia autour d’une scénographie appropriée.

 LIEU : Salle d’exposition La Poudrière -  CAYENNE


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4)   LA RUÉE VERS L’OR : LA GUYANE EN 1900 – Jean Galmot (Fond Molténi) (France)

Tirée du fond Molténi, La ruée vers l’or : la Guyane en 1900 comprend 30 photographies d’une grande qualité esthétique prises par Jean Galmot lors de l’un de ses voyages en Guyane.  Totalement  inédite  et  très  forte,  cette  série  montre  l’univers  de  l’exploration minière et donne à cette histoire guyanaise un certain caractère nord-­‐américain en la replaçant dans le contexte de la grande époque de l’exploitation aurifère du continent.

Consultant Xavier Fricaudet

LIEU : Musée Alexandre Franconie -­‐   CAYENNE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5)   SPACE PROJECT – Vincent Fournier (France)

Pour la série « Space Project », le photographe de situation Vincent Fournier a arpenté le monde entier et obtenu les autorisations nécessaires pour documenter avec une chambre numérique les lieux terrestres les plus significatifs de l’aventure spatiale. Traitées comme un décor de science fiction, l’esthétique de ces magnifiques images s’inscrit dans la volonté rétro-­‐futuriste de faire appel à nos souvenirs du futur lorsque nous étions enfants.

« Space Project » nous plonge dans les paysages des sites d’observation d’Hawaii, du Chili, du Centre Spatial de Guyane en France, de la NASA dans le désert de l’Utah et de Cap Canaveral en Floride, aux Etats Unis, et enfin de la Cité des Etoiles, en Russie. Cette superbe série a été exposée aux rencontres internationales d’Arles en 2011.

LIEU : Aéroport Cayenne -­‐   Félix Éboué -­‐   MATOURY

 

 

 

 

 

6)   PARIS-­‐CARAÏBES – David Damoison (Martinique)

En 1995, David Damoison entame une odyssée personnelle. Elle débute à Paris, où il photographie la vie de la communauté caribéenne dans des quartiers marqués par la mixité, comme Belleville. Il décide ensuite d’explorer les Caraïbes pour y saisir la vie quotidienne, mais aussi les fêtes et les rituels de Cuba, de la République Dominicaine, de Haïti, de la Guadeloupe ou encore, plus récemment, de la Guyane.
De voyages en résidences, il poursuit sa quête des identités créoles et cherche à établir des passerelles entre ces sociétés multiples. Une manière pour lui de résister à la dispersion géographique que connaît cette communauté et de restituer
des mémoires fragilisées par la mondialisation. Une façon aussi, pour ce photographe né en métropole d’une mère originaire du Tarn et d’un père antillais, d’équilibrer son héritage culturel.
LIEU : Salle d’exposition de l’EnCre -­‐   CAYENNE

 

 

 

 

 

7)   WAYANAS – Dominique Darbois (France)

Réalisé de 1951 à 1952 par Dominique Darbois, une photographe connue pour ses travaux photographiques quasi-­‐ethnographique sur les coutumes, les enfants ou les peuples du monde, « WAYANAS » est un témoignage photographique exceptionnel, du fait de sa rareté mais aussi de sa qualité artistique et documentaire. Cette exposition, dont les clichés sont proposés par l’association « KUPUN KOMHE HEI TEI », participe à la volonté des Rencontres de s’étendre et de contribuer au désenclavement du territoire.

Installés autour des maisons du Parc Amazonien de Guyane, dans les villages Wayanas d’Elahé, de Taluhwen (ou de Twenke) et d’Antécume-­‐Pata, ils pourront attirer un public qui n’est pas souvent sollicité sur ce genre d’évènement culturel. Ainsi, les habitants pourront avoir la primeur d’une exposition de grande qualité, inédite à ce jour, et qui a en outre l’avantage de leur offrir un regard sur leur propre histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LIEUX : Les villages du haut Maroni de Elahé, Twenké, Talouen et Antecum-­‐Pata -­‐   MARIPASOULA

8   AGUADULCE  – Adrian Portugal (Pérou)

Aguadulce signifie « eau douce » en espagnol. C’est aussi le nom de la plage la plus populaire de Lima et la mer y est bien évidemment salée. Cette contradiction signale que dans cet endroit, les choses fonctionnent selon une logique différente : celle d’un territoire libre, comme dans le monde des anciens carnavals. Chacun devient ce qu’il souhaite, à deux pas de la ville, mais très loin de ses règles et de ses définitions.

Les souvenirs de cette escapade dominicale s’écrivent en images où l’on se rêve en croisière dans les Bahamas ou entouré d’animaux dans la forêt tropicale. En support à ces scènes fantaisistes, deux acteurs principaux : le sable, terreau fertile pour l’amour et l’eau, qui encourage la liberté.

LIEUX : Murs des rues de Cayenne – CAYENNE