Le paludisme reste un problème majeur de santé publique en Guyane. La maladie est bien implantée dans l’intérieur du territoire où la transmission est d’intensité variable selon les régions et les saisons. Plus de 1200 cas de paludisme ont été signalés aux autorités sanitaires depuis le début de l’année 2011.
La transmission du paludisme est essentiellement assurée par le moustique Anopheles darlingi en Guyane. Cette espèce présente une large distribution sur le territoire où les femelles sont connues pour piquer l’homme dans son environnement domestique et péri-domestique du crépuscule à l’aube. Historiquement, c’est la seule espèce qui était régulièrement trouvée infectée par Plasmodium falciparum, P. vivax et P. malariae qui sont les trois parasites responsables de la maladie en Guyane, parmi une vingtaine d’autres espèces décrites en Guyane.
L’équipe de l’Unité d’entomologie médicale de l’Institut Pasteur de la Guyane a trouvé récemment trois autres espèces naturellement infectées par l’agent du paludisme : Anopheles nuneztovari, A. intermedius et A. oswaldoi.
Anopheles nuneztovari et An. intermedius sont des espèces surtout inféodées à l’intérieur du territoire, mais qui sont présentes également sur le littoral. Les femelles fréquentent les espaces ouverts tels que les abattis où elles piquent l’homme. Des femelles porteuses de P. falciparum ont été collectées dans les régions de St-Georges-de-l’Oyapock et de Cacao.
Anopheles oswaldoi est une autre espèce connue de l’intérieur de la Guyane, dont les femelles semblent moins anthropophiles*. Elles peuvent malgré tout piquer l’homme et ce, même en pleine journée ! Or, une femelle porteuse de P. falciparum a été collectée au niveau d’un abattis situé sur les berges de la rivière Camopi.
Ces découvertes ne sont pas sans implication pour la définition des mesures de prévention et de lutte contre le paludisme en Guyane.

Photo Institut Pasteur : Rostre d’un moustique Anopheles darlingi