Ce week-end, dans la nuit du vendredi 17 juin, 2 tortues olivâtres (Lepidochelys olivacea) ont été attaquées par des chiens divaguants*, sur la plage des Salines, entre le restaurant Oasis et la plage de Montravel (Rémire-Montjoly). Un nid a aussi été déterré, et plusieurs émergences dévorées par ces chiens. La saison des pontes atteignant son point culminant, l’association Kwata, qui effectue le suivi quotidien de ces pontes de tortues, tire la sonnette d’alarme.

Cette espèce de tortue marine, intégralement protégée par arrêté ministériel, est classée vulnérable selon la liste rouge de l’Union Mondiale pour la Nature (IUCN). Les plages de l’Ile de Cayenne comptent parmi les plus gros sites de ponte d’Amérique du Sud pour la tortue olivâtre et de récentes études scientifiques ont montré que cette petite population isolée en Guyane est extrêmement fragilisée par la pression humaine grandissante.

Pour autant, des solutions existent !

Depuis 2007, un Plan de restauration des tortues marines en Guyane a été mis en place, coordonné par le WWF et l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), sous le pilotage de la DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) : les actions de l’association Kwata s’inscrivent dans le cadre de ce plan de restauration. Il vise, entre autres, à réduire les menaces liées à l’homme parmi lesquelles on retrouve les attaques par les chiens, qui constituent ainsi une destruction d’espèce protégée (rappelons que les peines encourues pour la destruction, la mutilation, l’enlèvement ou la perturbation intentionnelle des tortues marines et de leurs œufs peuvent aller jusqu’à 15 000 euros et 1 an de prison, selon l’Arrêté ministériel de 2005).

Afin d’endiguer ce problème de prédation canine, saluons le travail effectué par la fourrière et la CCCL depuis quelques années : pendant la saison, des rondes sont effectuées sur les plages de pontes, afin de saisir les chiens errants ou en état de divagation. Les riverains du bord de mer de Cayenne et de Rémire-Montjoly, notifiés tous les ans de ces rondes, sont encouragés à garder leurs chiens dans l’enceinte de leurs propriétés ou tenus en laisse. La prise de conscience des propriétaires de chiens divagants reste l’élément majeur qui garantira la protection des tortues marines sur le territoire.

Ce travail commun a dors et déjà permis de réduire considérablement le nombre de nids détruits et de tortues mortellement atteintes : 9 en 2008, 3 en 2009, aucune en 2010.

Cette année, on dénombre 2 tortues attaquées et 36 nids détruits, alors que la saison des émergences vient à peine de commencer. Ne laissons pas ce chiffre s’agrandir, et faisons preuve d’exemplarité pendant ces quelques mois de l’année.

*Est considéré comme divaguant tout chien hors de portée de voix de son maître ou qui s’est éloigné de son propriétaire de plus de 100 mètres. Code rural (article L. 211-19-1)