Depuis 2001, Tullow, Shell et Total ont l’autorisation d’explorer les fonds sous-marins de Guyane. Il aura fallu attendre 2012 pour que soient crées les premières commissions collégiales « de suivi et de concertation sur le pétrole ». Cette commission, présentée comme un outil d’accompagnement du projet, s’est ouvert à l’ensemble des acteurs guyanais de façon à répondre aux récurrentes demandes de transparence de la société civile. Après trois réunions, certains participants comme les opposants au dossier pétrolier, le collectif citoyen Or Bleu contre Or Noir n’ont pas caché leur scepticisme quant à l’efficacité du dispositif. Les chercheurs, quant à eux, estiment qu’un manque de données évident ne leur permet pas de mener leurs études sur des questions cruciales telles que l’impact des campagnes sismiques sur la faune aquatique et la courantologie, que l’on sait violente au large du continent. « [Ils] parlent de plusieurs mois, voire plusieurs années pour conduire les recherches et pouvoir répondre aux questions qui se posent à nous aujourd’hui. Dans ces conditions, à quoi peuvent bien servir cette commission et ces groupes de travail ? ». D’autres participants ont déploré le déni continu d’information du public sur les tenants et les aboutissants des études sismiques et des forages, à risque et inédits en France, ou sur la toxicité des  boues de forages, qui sont rejetés en mer pendant l’opération d’exploration.