La perspective d’une possible exploitation pétrolière au large des côtes de la Guyane avait suscité beaucoup d’attentes mais aussi d’inquiétudes il y a quelques années. Bien qu’à l’ heure actuelle cette perspective reste hypothétique, pour autant, du fait du développement de l’exploitation pétrolière offshore au Brésil, il existe un risque croissant de marée noire pouvant impacter les mangroves côtières guyanaises. Pourtant, la dynamique et les effets d’un déversement massif de pétrole sur ces écosystèmes sous influence amazonienne demeurent peu connus. La première partie de l’exposé sera consacrée à la complexité des processus qui contrôlent le devenir d’un pétrole déversé dans le milieu marin. Dans un deuxième temps, les résultats obtenus dans le cadre d’un projet PEPS Mangroves (CNRS INEE -IRD) intitulé PRISME (Devenir d’une contamination pétrolière dans les sédiments de la mangrove guyanaise et son impact sur les communautés benthiques) seront présentés. Ils montrent que le compartiment benthique de la mangrove guyanaise (faciès de jeune mangrove) possède un fort potentiel de bioremédiation des hydrocarbures pétroliers. Toutefois, l’addition du pétrole semble avoir un impact très marqué (forte mortalité) sur les organismes de plus grande taille (méso- et macro-faune). Une marée noire pourrait donc, malgré ce potentiel, entraîner des modifications importantes du fonctionnement de l’écosystème mangrove qui devront être déterminées sur le plus long terme. Cet exposé, axé sur la vulnérabilité face aux pollutions par hydrocarbures, sera suivi d’une courte présentation par Valérie Morel (Université d’Artois, Laboratoire« Discontinuités»} du travail qui est mis
en place dans le cadre du GdR LiGA concernant la vulnérabilité et adaptabilité des populations côtières guyanaises.

Conférence du GDR LiGA (Littoraux Guyanais sous influence de l’Amazone)  présentée par Philippe Guny, Institut Méditerranéen d’Océanographie

Mercredi 30 novembre – 13h30-15h, Amphi C, Campus de Troubiran, Université de Guyane