Lors d’un survol aérien du littoral réalisé hier, le WWF-Guyane et le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de Guyane (CRPMEM-Guyane) ont relevé la présence de 44 navires de pêche entre l’Ile de Cayenne et la Montagne d’Argent (estuaire de l’Oyapock, frontière franco-brésilienne).

La très grande majorité des navires observés étaient illégaux, confirmant l’omniprésence de la pêche illicite dans ces eaux territoriales françaises de Guyane.

Les socioprofessionnels de la pêche en Guyane n’ont eu de cesse, ces derniers mois, d’alerter pouvoirs publics et responsables politiques sur la présence importante de navires illégaux au sein des eaux françaises de Guyane. Dans le but d’établir un constat sur cette question majeure pour la biodiversité marine, et pour l’économie locale, le WWF-Guyane a réalisé hier le survol d’une partie du littoral, entre Cayenne et la montagne d’Argent. Afin de permettre l’identification des navires, un représentant du CRPMEM de Guyane était à bord, aux côtés du pilote. Une journaliste de Guyane Première était aussi conviée à cette opération.

Le vol s’est déroulé le samedi 19 mai 2012, entre 09h 45 et 12h, par temps clair. Le trait de côte a été suivi entre Cayenne et la montagne d’Argent, avec de rares excursions à quelques miles nautiques vers le large. L’essentiel des navires observés était cantonné à proximité immédiate de la côte, au sein des eaux territoriales françaises.

Selon les identifications du CRPMEM, le constat est sans appel : 42 des 44 navires observés étaient des navires illégaux. Ils se présentent en effet sous la forme de « tapouilles » caractéristiques des flottilles de la região Norte (Brésil), et pratiquent la pêche au filet maillant dérivant, utilisant des nappes de filet de plusieurs kilomètres. Ces navires semblent trouver dans l’estuaire de l’Approuague une base-arrière importante, puisque des groupes de 15 et 17 tapouilles ont été respectivement observés sur chacune des rives de ce fleuve !

Sur la base de ce constat ponctuel, il apparaît à nouveau que sur ces zones, la principale pression de pêche maritime est le fait de navires illégaux.

Ce survol rappelle celui réalisé par le WWF en février 2002, qui avait noté la présence de 12 tapouilles illégales sur un total de 15 navires rencontrés. 10 ans après, le WWF note amèrement le fort maintien des pêcheries illégales, qui demeurent la principale menace pesant sur les tortues marines, et sur l’ensemble des ressources halieutiques. Si ce type de constats devait se répéter, il semblerait alors illusoire d’envisager tout type de gestion durable des ressources maritimes de Guyane, au détriment des socioprofessionnels locaux.

Le WWF en appelle au nouveau Gouvernement français pour la mise en place de mesures concertées & adaptées de gestion et de surveillance des pêches, en coopération avec les Pays voisins.

L’équipe WWF-Guyane.

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