Une Saison en Guyane N°08 sort en février dans l’Hexagone, puis en mars en Guyane. En attendant de pouvoir feuilleter quelques pages virtuellement nous vous proposons en exclusivité les premières lignes et photos de ce futur arrivant en kiosques…

Autour de la question de l’exploitation de l’or

Carol Ostorero – conseillère régionale
Laurent Kelle – responsable bureau WWF – Guyane
Christiane Taubira – députée de Guyane
Patrick Monier – Président de Maiouri Nature Guyane

Le 1er janvier 2012, le Schéma Départemental d’Orientation Minière (SDOM) est entré en vigueur malgré un rejet par les collectivités locales (la Région Guyane a par ailleurs demandé une habilitation et des compétences sur la filière mines). La fin 2011 a été marquée par la remise à plat des relations avec notre voisin brésilien au sujet de l’orpaillage clandestin.

Une saison en Guyane a interrogé Carol Ostorero (conseillère régionale déléguée aux ressources naturelles, forêt, pêche, économie sociale et solidaire, secrétaire de la Grappe OrKiDé1 & gérante de la société MACHDEAL, Christiane Taubira (députée de Guyane, conseillère régionale, rapporteur de l’accord bilatéral franco-brésilien relatif à la lutte contre l’exploitation aurifère illégale), Laurent Kelle (responsable bureau WWF- Guyane), et Patrick Monier (président de Maiouri Nature Guyane).
Propos recueillis par Marion Briswalter – Photos de Pierre-Olivier Jay

 

AQUIN, Sur les traces des premiers Haitiens de Guyane

C’est la communauté étrangère la plus importante du département. Pourtant, l’histoire de la migration entre Haïti et la Guyane française n’a pas plus de 50 ans. Les premiers à avoir tenté leur chance, en 1963, étaient pour la plupart originaires de la région d’Aquin. Dès lors, le sort de cette petite commune de pêcheurs calme et prospère deviendra à jamais lié à celui des dizaines de milliers d’Haïtiens et Haïtiennes qui ont suivi le mouvement en goûtant à la grande aventure guyanaise. Des plages de rêve qui n’ont rien à envier à celles des îles voisines les plus touristiques, des sourires plein de dents à tous les coins de rue, et de l’espoir, beaucoup d’espoir. Doux parfum de Caraïbes, azur, lambis et crustacés…
Reportage à Aquin, la ville qui voit partir ses enfants en attendant qu’un jour, les touristes affluent enfin.

Parc national de la Visite, Les dernières forêts d’Haïti

« Les arbres ne votent pas ! » explique Winthrop en regardant d’un air pensif le jeune conservateur du Parc, appelé “agronome Ménard ” par ses concitoyens. Habitant au village de Seguin depuis près de 30 ans, Winthrop Attié a vu la forêt de pins s’évanouir année après année. Désormais, la pinède commence à quelques centaines de mètres au-dessus de sa maison de pierre, un magnifique gîte situé sur le plateau du massif de la Selle, à 1900 mètres d’altitude, entre Port-au-Prince et Jacmel.

Gédé, la fièvre vaudou

D’aucuns disent qu’il a permis à Haïti d’acquérir son indépendance. Une chose est sûre : le vaudou fait partie intégrante de la culture haïtienne. Critiqué par certains, mais respecté par tous, il génère aussi les fantasmes les plus fous. « Soit on le pratique, soit on en a peur. Mais tout le monde en Haïti croit au vaudou », résume ainsi Enock Néré, journaliste au quotidien Le Nouvelliste. “Marcher sur le feu”, “avaler des tessons de bouteilles”, ou “se mettre du piment dans le vagin”… voilà le genre de choses dont sont capables celles et ceux qui se font “chevaucher” par le “gédé” (l’esprit vaudou). En tout cas, pour les vaudouisants, il y a une date à ne pas rater : les 1er et 2 novembre. A cette période sont traditionnellement fêtés les morts et, donc, les “gédé”. Les cérémonies ont lieu dans les cimetières, comme ici à Port-au-Prince, puis à Léogâne. Tous sont venus se recueillir devant le Baron La Croix ou Grande Brigitte, pour communiquer avec les esprits. Car c’est l’un des concepts fondateurs du vaudou : tout n’est pas fini après la mort.

Eglises évangeliques de Guyane, la porte Haitienne 

Pour ce numéro spécial Haïti, nous avons choisi de suivre en images un pasteur qui appartient à une des nombreuses églises dites « évangéliques » installées en Guyane. Il ne s’agit pas ici de faire un portrait exhaustif de cet homme ou de ces églises dans notre territoire, mais de donner quelques clés de lecture sur ce phénomène aux visages multiples qui sert un but unique : amener à la conversion.

AutomatedTransferVehicule3.0 & International Space Station

Ce 28 novembre 2011, dans la salle blanche* du bâtiment EPCU du CSG à Kourou, une armée d’étranges personnages en combinaison intégrale s’agitent autour de paquets immaculés sous un puissant projecteur bleuté. Ils s’en emparent grâce à une grue futuriste et les disposent avec précaution dans une sorte de cylindre rempli d’étagères.
Dans sa combinaison, ne laissant apparaître que ses yeux clairs, Kirsten Mac Donell, une jeune canadienne de l’Agence Spatiale Européenne (l’ESA), donne des instructions pendant que Damien Simon, directeur des opérations au Centre National d’études Spatiales (le CNES) supervise l’opération de rangement de l’intérieur du vaisseau Edoardo Amaldi. Nous assistons au chargement de l’ATV3, le troisième exemplaire du vaisseau européen le plus abouti jamais réalisé par l’ESA.

Jaguar, un Roi en sursis

Il est des animaux dont le nom renvoie une image forte, raconte une histoire et stimule l’imaginaire, des animaux précédés par leur réputation, des animaux dont la renommée dépasse largement les frontières de leur aire de répartition. Les supers-prédateurs comme le jaguar en font bien sûr partie. Le plus gros félin des Amériques appartient à la sous famille des Panthérinés, qui inclut aussi le tigre, le lion, la panthère nébuleuse, la panthère de Diard, l’once et le léopard. Les panthères se distinguent des autres félins par leur faculté à rugir. C’est une particularité anatomique due à une très faible calcification de leur os hyoïde.

La planète des insectes

Maintenant que les principales collections mondiales dans les Grands Musées d’Histoire naturelle (les trois principaux sont à Washington, Londres et Paris) sont assez bien organisées, répertoriées, classées, numérisées pour certaines d’entre elles et que de nouvelles méthodologies sont développées en systématique et en taxinomie, grâce aux approches moléculaires, toute l’extraordinaire diversité de ce groupe d’arthropodes se dégage et interroge bien sûr. Nous avons aujourd’hui, archivées dans ces Musées, environ 1,9 million d’espèces, tous groupes confondus, des premières cyanobactéries aux métazoaires les plus élaborés et les insectes en représentent plus de la moitié ! Les collections du Muséum national d’Histoire naturelle à Paris comprennent la plus grande collection d’insectes au monde, avec plus de 41 millions de spécimens. Ces chiffres laissent rêveurs alors que nous savons bien, en outre, que nous n’en connaissons qu’une petite partie ! Les estimations du nombre d’insectes vivants aujourd’hui sur la planète oscillent entre 3 et 8 millions d’espèces, la fourchette est bien large ! Chaque inventaire quelque peu fouillé dans un « recoin » de la planète, s’il n’est pas trop “polaire”, donne toujours énormément d’espèces nouvelles. Pour la seule année 2008 (dernière liste exhaustive publiée), 9 000 espèces d’insectes nouvellement connues ont été publiées, soit sur une année presqu’autant que tous les oiseaux connus de la Terre (10 000).

Fourmis, l’ autre univers

S’il est des insectes faciles à rencontrer en Guyane et ailleurs, ce sont très certainement les fourmis. Avec plus de 14 000 espèces décrites à l’heure actuelle, dont probablement pas loin d’un millier d’entre elles est présent en Guyane, les fourmis démontrent un indéniable succès écologique. Ce dernier est d’autant plus important à la vue de l’omniprésence des fourmis dans la quasi-totalité des écosystèmes terrestres, depuis le cercle polaire jusqu’à l’équateur, des milieux souterrains jusqu’à la canopée des arbres. Seuls, l’Islande, le Groenland et l’Antarctique semblent dépourvus de ces insectes sociaux.

Plantes et insectes herbivores, Une course évolutive à l’armement

A l’approche de Régina, au pied des montagnes de Quartzique, l’équipe d’écologie intégrative du laboratoire de Kourou arrive pour sa mission scientifique. Il faut 4 heures de marche éreintante pour atteindre la parcelle d’étude. « En quoi consiste ton expérience sur les arbres de la forêt si tu es un entomologiste ?» lance l’un des marcheurs à l’attention de Greg, en thèse à l’UMR Ecofog de Kourou.

 

 

 

Paysages aérologiques

Un paysage est une portion d’espace à un moment donné. Mais il n’y a pas de vrai paysage, sa définition dépend de la lecture qui est faite de cet espace. Il s’agit de la perception, et donc de l’interprétation d’une réalité à l’aide d’un outil de lecture. Perception qui dépend à la fois de l’outil utilisé et du point de vue, de la position dans l’espace. Lorsque je parle de paysages aérologiques, je parle de l’air et des différentes formes et organisations qu’il peut prendre. Les paysages aérologiques sont extrêmement changeant, parfois d’une minute à l’autre, l’air ne connaît pas la stabilité d’un paysage terrestre. On ne peut donc tout décrire. Il s’agit de sélectionner un outil de lecture pour présenter quelques fragments des paysages aérologiques de Guyane.

 

 

 Expédition  sur le Talwakem, sur les traces de Francis Mazières

septembre 2011, 15 heures. MaripaSoula.
L’équipe est au complet, la pirogue chargée, tout est prêt.
Depuis que les Tumuc Humac nous appelaient, nous sommes enfin sur le départ d’une aventure encore plus excitante à vivre qu’à imaginer. Pourtant nous en avons rêvé de cette expédition sur les traces de Francis Mazières ! Explorateur de la grande époque, il entreprit le voyage vers les Tumuc Humac soixante ans avant nous. Ces légendaires et méconnues montagnes nous envoûtaient et avec la lecture du récit de Mazières, c’était devenu une évidence, il nous fallait partir à l’assaut de cet obsessionnel massif.

Entretien avec Augustin Joseph : « J’ai ouvert la porte de la Guyane aux Haïtiens »

Bagne ? Pas pour la gloire, c’est sûr. Pas non plus pour le goût du voyage. La réponse est ailleurs. C’est qu’à cette époque, Papa Doc et ses Tontons macoutes sèment la terreur « dans tout le pays ». « C’était strict et sévère, témoigne Augustin. Et Lili n’était pas en accord avec Jean-Claude Duvalier ». Non content de se faire ponctionner par le docteur-dictateur, Ganot choisit alors d’aller voir ailleurs ce qu’il se passe.

 

 

 

 

 

A suivre…