Guadeloupe – La mulâtresse Solitude, symbole de la lutte contre l’esclavage aux Antilles, a donné son nom à un jardin du XVIIe arrondissement de Paris. Pendant l’inauguration fin septembre, la maire de Paris Anne Hidalgo a également dévoilé une statue à l’effigie de l’héroïne guadeloupéenne.

Pendant l’inauguration du parc Solitude, la maire de Paris Anne Hidalgo a évoqué « un moment important, parce qu’il inscrit le nom d’une femme qui, par son courage et son engagement pour la justice et la dignité, a ouvert, avec d’autres, la voie vers une abolition définitive de l’esclavage en France. »
Solitude serait née vers 1772, en Guadeloupe, fruit d’une union forcée entre un marin blanc et une esclave. Elle-même esclave, elle est libérée pendant la période révolutionnaire, lors de la première abolition. En 1802, Napoléon décide de rétablir l’esclavage dans les colonies. La résistance s’organise autour de Louis Delgrès, un officier mulâtre qui préfèrera « mourir libre que vivre enchaîné ». Solitude fait partie de la résistance, bientôt défaite par les troupes loyalistes. Solitude est enceinte. Elle sera emprisonnée jusqu’à son accouchement, puis pendue.
En réalité, en Guadeloupe, Solitude est plutôt, un symbole, une incarnation de la lutte contre l’esclavage. La plupart des détails connus de la vie de Solitude sont fictionnels. En effet, la seule mention historique de Solitude se trouve dans un registre de la fin du XVIIIe siècle. Quelques lignes seulement évoquent l’exécution d’une dénommée Solitude, après son accouchement. La biographie romancée de Solitude est le fruit de l’imagination de l’écrivain André Schwarz-Bart. Son roman « La mulâtresse Solitude » avait été beaucoup critiqué à sa sortie pour avoir voulu rapprocher le sort des Juifs pendant la Shoah, de celui des Africains pendant l’esclavage.
[RCI]

La statue de Solitude aux Abyms. Guadeloupe. Photo D.Lansade