TAHITI - La filière perlière, déjà fragilisée depuis le début des années 2000, subit la crise du coronavirus de plein fouet. L’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) dresse un état des lieux dans une étude publiée en septembre 2020.
Entre 2000 et 2019, les acteurs de la filière ont été confrontés à de multiples défis faisant chuter le prix moyen du gramme de perle à l’export de 1 710 FCFP à 472 FCFP. « Contrairement à la plupart des secteurs de l’économie, la perliculture a connu une situation dégradée en 2019 » rappelle l’IEOM. Pour expliquer les résultats particulièrement faibles de 2019, l’institut cite la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, la dévaluation du yuan et les mouvements sociaux à Hong Kong, principal importateur.

Près d’un mois avant les mesures de confinement, les acteurs du secteur étaient déjà privés de greffeurs chinois, une main-d’œuvre essentielle aux récoltes, puis de clients. De toute évidence, le coronavirus « aura un impact déterminant pour l’avenir » de la perli­culture. Malgré les aides spécifiques des autorités pour ce secteur stratégique, notamment pour l’économie des Tuamotu, de nombreux acteurs devraient y laisser des plumes. Selon le recensement de la population de 2017, 1 300 personnes tirent la majorité de leurs revenus d’une activité dans le secteur de perliculture.
[Source : Radio 1, 9 septembre 2020]

légende photo:  La greffe est une opération quasi chirurgicale qui demande une grande dextérité. Le greffeur introduit un nucléus et un greffon dans la poche perlière de l’ huître mature – Photo Greg Boissy