Dans le milieu de la recherche scientifique, « aucune étude » ne permettait à ce jour de « localiser la source précise des premières installations polynésiennes », selon Andrés Moreno-Estrada, chercheur au laboratoire national de génomique pour la biodiversité à Mexico. Les pistes étaient comme brouillées par une expansion trop rapide.
En séquençant le génome de 430 habitants de 21 îles du Pacifique Sud, une équipe de chercheurs mexicains et états-uniens atteste que les premières migrations seraient parties des îles Samoa, direction le sud-est pour atteindre Rarotonga, la plus grande des îles Cook, vers 830 de notre ère. Les navigateurs auraient repéré ses hauts reliefs de loin, grâce aux nuages émis par ses volcans. La migration vers le nord-est a atteint l’archipel de la Société (qui compte notamment Tahiti) aux alentours de 1050, puis, un siècle plus tard, les Tuamotu. Cet archipel peuplé d’atolls aurait « joué un rôle décisif dans le processus de peuplement du Pacifique Sud », selon les scientifiques, car c’est dans ce vaste ensemble des Tuamotu que les navigateurs auraient acquis des connaissances et techniques maritimes encore plus poussées. Des Tuamotu, certaines populations seraient parties vers le nord aux Marquises, les autres vers l’est en passant par Mangareva (Gambier) au XIIe siècle, pour aboutir à l’extrémité orientale, à Rapa Nui (l’île de Pâques).                                             [Géo et Agence France-Presse, 23/09]

Gaston Flosse. Banlieue de Papeete. 2014. Photo Greg Boissy