Diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Montpellier, Katia Clamaran est auteurphotographe et enseignante en arts plastiques.

Depuis 2000, elle est revenue vers ses origines pour entreprendre un travail photo sur les identités guyanaises. Elle s’intéresse aux milieux sociaux, économiques et ethniques de la Guyane. Ses
projets construits et pensés sur le long terme interrogent le quotidien des hommes.

De 2000 à 2003, elle s’immerge dans le milieu des mines d’or de la forêt de Guyane pour effectuer un travail photo sur l’univers des placers. Une exposition itinérante de photographies, Chercheurs d’Or, est présentée en 2003 par le Musée des Cultures guyanaises.

De 2004 à 2008, elle s’intéresse au monde de la pêche, crevettiers et ligneurs, autre secteur de l’économie guyanaise. L’exposition, Regard sur la pêche, est restituée au public dans plusieurs communes de la Guyane en 2008. Une série de photos extraites de cette exposition sont réunies dans l’ouvrage collectif de photographie « Regards croisés » édité par les Editions Plume verte en 2011.

Après avoir questionné le milieu de la riziculture à Mana, fait un état des lieux du Camp de la Transportation de Saint- Laurent-du-Maroni, entrepris un travail photo sur le village saramaca de Kourou, …, Katia Clamaran réalise en 2011 un travail photo intitulé « La pause dans la ville » pour la Maison des architectes Guyane. Ce travail est actuellement présenté sous forme d’une exposition itinérante dans le centre ville de Cayenne ainsi que dans les quartiers et les citées. Son itinérance se poursuivra à travers plusieurs exposition à l’extérieur de la Guyane. Au cours de ses divers travaux photographiques Katia Clamaran utilise l’appareil photo comme instrument de médiation. Outil de captation du réel, il légitime son intrusion dans le quotidien – la vie privée – et/ou professionnelle des personnes qu’elle rencontre. Il favorise l’échange, autorise l’acuité de son regard.

En pénétrant dans les divers milieux sociaux, économiques et ethniques, qu’elle choisie de questionner, Katia Clamaran est accueillie, vue, examinée, ressentie avant d’être acceptée. Pour accéder à l’autre, partager son existence, le connaître, le regarder sans suspicion de voyeurisme, ditelle, il est fondamental de s’effacer, de devenir silencieux, tout en se livrant sans fard. Réceptive à l’authenticité des moments de vie qu’elle partage et qu’elle expérimente, Katia Clamaran est sensibilisée – comme émulsionnée – par les visages, les regards, les gestes, les expressions et les scènes qui l’environnent. Ses hôtes l’interpellent, la remuent, la dérangent, la « ré-animent » et lui donnent une conscience aiguë du réel dans lequel elle se sens éminemment connectée.

À travers l’optique de l’appareil photo, son oeil aiguise ce réel. Il définit son point de vue et, tel un prisme, il cadre, il compose, il découpe une portion de l’espace pour exprimer et témoigner.