Juliana Nakatani, brésilienne, est née en France et a grandi entre le Brésil et l’Allemagne. Diplômée en littérature, elle a commencé son parcours dans la photographie en 2009, en suivant des cours à Salvador, à l’Instituto Casa da Photographia et Labfoto, en faisant des ateliers avec des photographes de renom, parmi eux, Walter Firmo et Iatã Cannabrava et en participant au GRIP – Reception Research Group, Analyse et critique de l’image photographique. Parallèlement, elle a commencé à faire quelques essais suivant une ligne documentaire et d’auteur. Plus récemment, elle a pu donner des cours de photographie avec l’association Manifact à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane française.
« Nous avons quitté Natal, au Brésil, direction Trinidad en bateau et sommes arrivés en Amazonie par la mer. Après neuf jours de navigation, nous avons décidé de faire escale en Guyane française pour faire le plein, où nous avons vu qu’en cette période le coronavirus s’était beaucoup propagé et avait conduit des pays à fermer leurs frontières. Nous cherchons refuge sur le fleuve Maroni. Dans cette rivière aux eaux troubles, il y a des eaux douces et salées, dans un écoulement qui suit la montée et la descente des marées. Venant d’une longue période à Bahia, je ne peux voir qu’une rencontre puissante entre Yemanjá, la déesse de la mer, et Oxum, la déesse des eaux douces, dans ce fleuve. Mais c’est aussi la frontière entre la Guyane française et le Suriname, c’est la cible de l’extraction de l’or par les mineurs clandestins et sa pollution au mercure, c’est un dépôt pour tous les déchets imaginables qui passent flottant à côté du bateau.
Nous avons décidé d’explorer des criques, des passages fluviaux plus petits, qui communiquent entre eux et nous ont permis de passer 11 jours isolés dans un environnement mieux préservé de l’action prédatrice de l’homme. Cette série photographique a été développée au cours de ce voyage. Un moment d’introspection et de grande admiration au milieu d’une forêt vierge et puissante, un moment de contact avec les ‘’entités ‘’ du fleuve et de la forêt qui semblent se réfugier au bout de chaque cours d’eau. »
Saint-Laurent-du-Maroni, septembre 2020.