Cet article est extrait du n°08, actuellement en kiosque dans l’Hexagone

La boutique est attenante à la pharmacie. Une case en tôle, façon garage. Quelques boîtes de conserve, des paquets de lessive, l’essentiel pour ceux qui ne descendent jamais en ville ou dans les centres commerciaux. Pas de voiture. Pas d’argent. Pas envie. Trop compliqué.
À côté des légumes, quelques sacs de feuilles, sans indication thérapeutique, juste un nom de plante et le tampon du producteur. Le vendeur n’y « connaît rien », il est « là pour encaisser l’argent ». Lui ne se soigne qu’avec ce qu’il cultive sur son balcon, ou que sa mère lui apporte. Il ne comprend pas « pourquoi les gens achètent ça ». Mais bon. « Les bois d’olive ça part bien, c’est pour le diabète mi crois ». Les autres sachets sont, effectivement, recouverts de poussière.
À côté, c’est climatisé. Il y a 20 employés et 4 allées dédiées à la phytothérapie sous toutes ses formes. Bien propres et bien alignées, les tisanes locales n’en représentent qu’un petit mètre carré. Leurs prix varient de 8 à 12 €. « Cela fait trois ans que nous proposons des plantes locales », précise la responsable. En l’absence de notice d’utilisation – seulement un panneau fourni par l’Association pour les Plantes médicinales et aromatiques de La Réunion (APLAMEDON) croisant 16 plantes avec 21 symptômes – l’équipe s’efforce de sensibiliser les clients aux contre-indications, interactions et risques d’allergies.
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