« Le “cœur” du club ne bat en partie que pour la réussite scolaire » confie Daniel Baur, le président du club d’échecs du village de Trois palétuviers, bout de terre guyanais, isolé sur le bas Oyapock, en aval de Camopi. Partant du principe qu’« ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait ».

Daniel Baur a réussi un beau coup, soufflé par le Rectorat et la Fédération française des échecs (FFE) avec l’appui des membres du club et des riverains. Celui de transformer l’échec en maths, en empruntant les damiers comme « chemin de traverse dans la construction des savoirs ». Au début, il s’agissait de parties entre amateurs d’échecs, puis l’engouement a gagné l’école, les enfants, leurs parents.

« Très rapidement, dès 2006, (…) nous avons créé le club local sous forme d’association (…), ce fut le 2ème club de Guyane » se souvient le président. Les envois de jeux, acheminés par la pirogue postale se sont alors multipliés. La réflexion et la tactique comme outils pédagogiques ont fait place à « la découverte du monde – et à la socialisation des plus jeunes – via notamment les déplacements mensuels liés aux compétitions échiquéennes ».

Pour le moins original et inédit, en déambulant dans le village, il est désormais coutume « de voir, quasiment à toute heure, une partie d’échecs se dérouler en extérieur ou dans un carbet familial ». Le jeu reflétant les expériences propres aux villageois, « il est très vite apparu que l’échiquier était assimilé à un terrain de chasse avec le roi comme gibier ». Fort des réussites scolaires des élèves pratiquants, le club poursuit ses initiatives avec comme second objectif, celui de relier les hommes par le jeu.

L’association “Les cavaliers de Trois palétuviers ” a été lauréat national du concours 2009/10 “Fais-nous rêver”.

Plus d’informations :
www.cavalierstroispaletuviers.eu
appui.sava@aprosep.com
www.guyanasso.org

http://faisnousrever.apels.eu/