Les systèmes herbagers de Guyane, comme dans de nombreuses autres zones d’élevages dans le monde,  remplissent des fonctions productives et environnementales que le projet CARPAGG (CARbone des PAturages de Guyane et Gaz à effet de serre) se propose d’étudier dans le cadre des grands enjeux actuels de l’agriculture : nourrir les hommes tout en protégeant l’environnent.
Pour l’agriculture et l’élevage de ruminants, il s’agit de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique en diminuant les émissions des 3 principaux gaz à effet de serre (gaz carbonique CO2, méthane CH4 et protoxyde d’azote N20) vers l’atmosphère  et en augmentant leur fixation (donc leur réduction dans l’atmosphère) en stockant du carbone (C) dans le sol.
En Guyane, les pâturages se mettent en place au détriment des écosystèmes forestiers qui contiennent plus de C par unité de surface que tout autre mode d’utilisation du sol. Au-delà de l’effet indéniable de la déforestation et du changement du mode d’occupation  des sols sur les pertes de carbone (25 % des émissions mondiales de CO2), CARPAGG cherche à comprendre comment les pâturages de Guyane issus de déforestation,  peuvent continuer à stocker du C dans le sol tout en contribuant à développer les productions bovines. Au-delà du stock de C immobilisé sous un pâturage (65 t/ha en zone tempérée et potentiellement plus de 100 t dans certaines zones tropicales), une prairie est capable de stocker du C (1 t C/ha/an) dans les sols (racines, litières, matières organiques).
Cette plateforme expérimentale basée en Guyane pourrait compléter les travaux existants en Amazonie dans le contexte de front pionnier à fortes problématiques de développement en regard de la séquestration du C, des émissions de gaz à effet de serre et de la dégradation des espaces défrichés.