Vingt ans après le coup d’arrêt médiatisé du projet de centrale hydroélectrique de Belo Monte dans le Pará, voici que le dossier est ressorti des tiroirs de Brasilia début avril. Malgré l’avis défavorable du tribunal de Belém, Luis Iniacio Lula Da Silva est resté intransigeant, alors que le pays nécessite une hausse annuelle de 5% de la distribution électrique pour soutenir sa croissance.
Les opposants, les habitants du Rio Xingu et le Ministère public du Pará estiment que le projet de Belo Monte – qui deviendra le troisième plus grand ouvrage du monde – constitue un « affront aux lois de l’environnement », de même qu’il suscite des doutes « quant à la biodiversité et à la survie des populations le long des 100 Km du Rio Xingu (…) où vivent 12 000 familles », pour la plupart indigènes. Car le projet prévoit de détourner le fleuve et d’inonder 500 km² de terres habitées. Les opposants craignent par ailleurs le chamboulement des villages alentours avec l’arrivée d’au moins 85 000 personnes sur site. La centrale, promesse de travail dans cet état du Pará isolé et en proie au chômage, va évidemment attirer la main d’œuvre. L’ouvrage pourrait être fonctionnel en 2015.