Si, chez l’homme, la discussion reste ouverte, pour le singe hurleur l’affaire semble entendue : l’essence précède l’existence. Son caractère, sa nature profonde sont ainsi, le hurleur roux est un singe tranquille. Nous nous plaisons à croire qu’une part de libre-arbitre dirige nos actes et, particulièrement lorsque nous traitons de primates, l’anthropomorphisme nous guette, sous le calme apparent des mots. Leur physionomie nous est familière, sinon ressemblante. Leurs gestes nous renvoient à nous-mêmes et à notre liberté. Mais leurs actions sont dictées par leurs gènes et la physiologie qui en découle. L’essence du singe hurleur étant la tranquillité, son existence est à cette image. L’évolution l’a contraint à cette bonhomie, aussi sûrement qu’elle a condamné l’homme à la liberté de ses actes.
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