Au Suriname, il semble que rien n’ait changé avec le nouveau président et ex-dictateur Bouterse. La promesse, faite à l’occasion des dernières élections, de s’attaquer à la corruption et de limiter les places au sein du gouvernement a été très partiellement tenue, et les mesures ont concerné surtout l’ancien gouvernement.
Les places libres ont été allouées aux amis du président. Le nouveau ministre des Travaux Public, Ramon Abrahams, directeur de campagne de Bouterse, a fait la démonstration rapide de la poursuite des mauvaises habitudes de corruption. Pour commencer son mandat, il a procédé à des travaux d’amélioration au sein de son Ministère pour 650.000 dollars surinamiens (un salaire mensuel est au maximum 1000 SRD). Les règles des marchés publics ont été mises de côté, pour favoriser l’entreprise de sa fille et de son beau-fils. Cette affaire a fait les choux gras des journaux surinamiens, à la grande irritation de l’Élite au pouvoir. Le gouvernement a aussitôt augmenté le budget de la télévision nationale, motivant cette évolution par la nécessité de mieux informer le peuple et de promouvoir une « éducation populaire ». Certes, la plupart des médias au Suriname sont privés, mais le Venezuela a bien montré comment réduire leur influence…. Néanmoins, on peut espérer que le Suriname suivra plutôt l’exemple du géant économique de la région, le Brésil. En faisant ce choix stratégique, Bouterse devra continuer à composer avec des journalistes vigilants sur les pratiques déviantes de ses ministres.
Jaap Hoogendam – Parbode – www.parbode.com – Photo de Ramon Abrahams : Parbode. Traduction MDVD