C’est à la machette que la Compagnie des guides de Guyane (CGG) trace sa route dans l’inextricable enchevêtrement administratif, politique et réglementaire. Le but de cette association de passionnés de la randonnée et du guidage est la reconnaissance et la structuration professionnelle des guides de Guyane. Malgré une intense implication des bénévoles de l’association couplée à « une volonté politique de développer ce secteur et celle de structurer l’espace en cours [qui] s’affirme» le layon est loin d’être tracé. « La conduite est difficile, sans aucune visibilité à long terme et des financements qu’il faut arracher », constate Frédéric Auclaire, chargé de développement qui note cependant que les choses avancent. Depuis dix ans, l’association s’efforce de structurer et préparer le terrain pour qu’une filière de guidage officielle voit le jour en Guyane. Le principal obstacle que rencontre aujourd’hui la compagnie est qu’elle n’est pas reconnue officiellement comme représentant de la filière, malgré une implication notable sur les questions qui ont trait à ce secteur. Sans cette légitimité, l’association peine à réaliser pleinement ce à quoi elle aspire.

« Ce qui serait bien aujourd’hui, c’est de se retrouver autour d’une table et pouvoir définir avec les acteurs concernés une stratégie pour la filière du guidage » appelle de ses vœux Frédéric Auclaire.

Sur le terrain, la Compagnie adhère au “plan départemental” préfectoral lors de la recherche des personnes égarées en forêt. Elle a par ailleurs définie une charte du guidage dans les espaces protégés. Côté formation, les membres de l’association retiennent la signature d’une convention collective, « la reprise des processus de validation des acquis dès la rentrée [septembre 2011], la création des référentiels métiers et les référentiels de formation qui sont en cours de réalisation et une collaboration active avec le comité du tourisme guyanais et sa présidente Sylvie Désert, à l’écoute de nos préoccupations » énumère Thomas Saunier. Vers la fin de l’année, il est même possible que les premières certifications pour les guides soient effectives.

A ce jour, près d’une centaine de demandeurs de tous âges et profils se sont rapprochés de la Compagnie, pour recevoir des renseignements sur la formation de guide. On ne peut que souhaiter de voir prochainement une filière de formation de guides guyanais, levier pour un “ tourisme vert” et une évolution des prestations touristiques.