Le 14 décembre, alors que François Hollande visite le Centre spatial guyanais (CSG) et fait officier de la Légion d’honneur, le directeur du CNES, Jean-Yves Le Gall, la Chine pose, au même moment, son premier vaisseau spatial sur la lune, Chang’e 3.

Dans la salle Jupiter, entre cadeaux et médailles, le sujet n’est pas évoqué publiquement. Pourtant, en coulisses, des ingénieurs de l’Agence spatiale européenne (ESA) s’activent dans leur station de télédétection Diane de Kourou afin d’apporter une aide précieuse à la mission lunaire chinoise. Depuis le décollage de la fusée longue marche, le 1er décembre 2013, la station de Kourou a suivi la trajectoire du vaisseau chinois jusqu’à son entrée dans l’orbite lunaire, le 6 décembre, puis dans sa phase d’atterrissage du 14 décembre, fournissant des données de positionnement précieuses. Les phases opérationnelles de désorbitage, puis de descente sur le satellite terrestre ont été dirigées par des stations chinoises. Une fois posé sur le célèbre satellite de la Terre, la position précise du vaisseau et de son engin d’exploration “Lapin de Jade” a été donnée par les deux stations de Cerebros (Espagne) et de New Norcia (Australie). Pour Thomas Reiter, le directeur des missions habitées de l’ESA, « qu’il s’agisse de missions humaines et robotisées, la coopération internationale comme celle-ci est nécessaire pour les futures missions d’exploration des planètes, lunes ou astéroïdes, pour le bénéfice de tous ».

Image : Chang’E3 © CHINA SPACE/