Voici un texte proposé par Patrick Balta, une madeleine de Proust pleine de nostalgie des années 60 guyanaise, à découvrir..
I
Poésie sans fin
Un urubul, perché sur le bord du toit, attend sans rien bouger de son corps tout noir.
l se peut que ce soit l’heure de quelque chose.
Le hamac berce des instants remplis de soleil dans un grincement rythmé.
Un petit air passe, léger comme la soie ; il apporte le chant d’un lointain ressac venu du mouvement des palmiers.
J’aime les étés puissants, les vraies températures, le souffle animal et chaud des courants enfiévrés.
L’Oyapock, le Rio Jari, l’Amazone.
J’aime les climats forts, les chaleurs torrides et les pluies ; des pluies drues vraiment chargées d’eau qui rendent les arbres si lourds d’avoir tant bu, des pluies pleines d’ivresse qui coulent dans les veines gonflées de la jungle exubérante et repue.
Au loin, les vapeurs moites transportent des rêves chargés de lianes entre- mêlées de chansons d’oiseaux,
des oiseaux joyeux couleur de ciels verts et pourpres, couleur d’aurores naissantes, couleur de crépuscules agonisants, des oiseaux bavards et gracieux.
(Suite à lire ci dessous)
Peinture : M. Ardinet
Par Patrick Balta
Architecte naval
p.balta@balta.fr
www.balta.fr