
Edito de la rédaction
En Guyane, les traces du passé semblent parfois englouties par la végétation, effacées par une terre qui reprend ses droits sur l'homme avec une étonnante rapidité. Grâce à ce hors-série, nous souhaitons vous faire partager la passion des archéologues et historiens, les auteurs de ce numéro, pour ces vestiges et ce qu'ils nous racontent. Les articles sélectionnées ici démontrent les nouveaux rivages à découvrir par une science historique ouverte aux échanges avec l’archéologie, les archives et la conservation du patrimoine
Edito de Michel Colardelle, conservateur général du Patrimoine, directeur des Affaires culturelles de Guyane
Je suis particulièrement heureux que la superbe revue Une Saison en Guyane, qui fait tant pour donner de la Guyane l'image la plus juste, celle d'un pays de grande culture et de magnifique nature, rende compte des découvertes archéologiques qui peu à peu, malgré la modicité des moyens qui lui sont accordés, complètent nos connaissances sur la préhistoire et l'histoire du pays.
L’accent mis dans ce hors-série sur les travaux les plus récents souligne la richesse méconnue du patrimoine de la Guyane, dans ses trois composantes majeures, précolombienne, coloniale et pénitentiaire ; mais ils mettent également en lumière une nouvelle génération de jeunes archéologues, appartenant notamment à l'Institut National de Recherche Archéologique Préventive dont leLe Ministère de la Culture et de la Communication, par l'intermédiaire de la Direction des Affaires Culturelles de Guyane et de son Service Archéologique, prodigue comme il se doit à ces chercheurs un appui constant en termes tant financiers que scientifiques et techniques, prescrivant les fouilles en particulier lorsque des aménagements publics ou privés risquent de détruire des vestiges, collectant les données apportées par les partenaires institutionnels et les bénévoles, cartographiant les sites en vue de leur préservation et de leur mise en valeur, assurant la conservation des objets recueillis et contribuant à la diffusion des résultats de la recherche auprès du grand public.
Je suis également très heureux que plusieurs Collectivités territoriales aient pris la mesure de l'intérêt de l'archéologie pour l'éducation des jeunes et la visite des touristes : ainsi le projet de la Maison des Cultures et des Mémoires de la Guyane, au cœur de Cayenne, est engagé par le Conseil général de Guyane, la Région Guyane et l’État, la Ville de Kourou va prochainement ouvrir le Centre d'interprétation archéologique des gravures rupestres amérindiennes de la Carapa, la commune d'Awala a entrepris un « inventaire participatif » des richesses du pays Kali'na dans lequel l'archéologie tient une grande place, le Centre Spatial Guyanais a lancé de grands travaux sur le patrimoine des Îles du Salut ; enfin se prépare le Centre d'interprétation de la Ville d'art et d'histoire de Saint-Laurent du Maroni, qui retracera l'ensemble de l'histoire du territoire de la commune depuis la préhistoire jusqu'à nos jours.
Le patrimoine est un legs précieux des anciens aux modernes ; il s'agit pour ces derniers de le reconnaître et de le faire fructifier. En Guyane, l'effort est récent – les premiers travaux d'importance remontent à la création du barrage de Petit-Saut – mais il est maintenant bien engagé, et donne déjà des résultats impressionnants.




















