La Guyane a écrit une nouvelle page de son Histoire. Du tout premier barrage, mis en place le 20 mars au rond-point du centre spatial, à Kourou, à la signature de l’Accord de Guyane en préfecture 33 jours plus tard : retour sur les temps forts d’une mobilisation sans précédent.

Le rond-point de la Carapa (CSG), à Kourou, restera emblématique du mouvement. Car c’est ici que l’histoire commence, le 20 mars. Personne n’imagine alors la tournure que vont prendre les événements. À l’aube, le collectif des Toukans et les grévistes d’EDF se retrouvent là pour empêcher les personnels du Centre spatial guyanais d’accéder au site. Un pur hasard. « On ne s’est pas donné le mot, mais on a eu la même idée », raconte José Mariéma, porte-parole des Toukans. Ce collectif kouroucien dénonce l’insécurité grandissante dans la ville et milite pour que le Centre médico-chirurgical de Kourou (CMCK) devienne un établissement public de santé. De leur côté, les salariés d’EDF ont établi une très longue liste de revendications allant de l’emploi (arrêt des suppressions de postes vacants et embauche d’intérimaires) aux investissements (avec notamment le doublement de la ligne Kourou-Saint-Laurent), l’évolution au sein de l’entreprise, l’organisation, les conditions de travail, la formation et la sécurité. Au premier jour de la mobilisation, les représentants des deux camps sont déjà unanimes : « On ira jusqu’au bout, on ne bougera pas d’ici tant qu’on n’aura pas obtenu satisfaction. » Le soir même, rejoints à leur demande par le collectif des Iguanes de l’Ouest et les 500 Frères, ils décident de camper sur place.
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