Les premières cartes toponymiques et historiques en langue amérindienne existent désormais. Il aura fallu attendre un travail long de quatre ans de recueil des mémoires et des archives mené par l’Observatoire Hommes-Milieux Oyapock (OHM), les riverains, le PAG et le Cirad pour que les toponymes de la commune de Camopi figurent en teko et wayãpi sur une carte française. Ces toponymes sont souvent choisis en fonction des fondateurs des villages, des arbres comme le mombin, le fromager, le dodomissinga etc., et aussi en référence aux animaux extraordinaires ou aux épisodes passés. « Ça nous permet de savoir, de comprendre où vivaient nos ancêtres, c’est très important pour nous » témoigne Jean-Marc Zidock, habitant de Trois Sauts. Le référencement était en effet attendu, car il permet de dépoussiérer les cartes IGN « dépassées », de rétablir le sens des noms des criques, des fleuves et des camps qui furent « déformés au fur et à mesure des rééditions » du XIXe siècle à nos jours ; et parce que les villageois « sont dépositaires d’un patrimoine » souligne l’ethnologue Damien Davy, responsable de l’OHM. Les cartes présentent cinq cents noms ainsi que les données d’occupation des sols du Moyen Oyapock.