La planète rouge est la dernière frontière humaine. Associé à la Nasa, le CNES participe aujourd’hui à un ambitieux programme d’exploration spatiale, qui s’est concrétisé par l’atterrissage du rover curiosity en août 2012. La planète a-t‑elle connu la vie avant de plonger dans la solitude minérale ?

Comptant parmi les toutes premières destinations de l’exploration spatiale, Mars, avec la Lune, est à ce jour la planète qui a reçu la visite du plus grand nombre de missions. Ces campagnes d’exploration ont à chaque fois levé un coin du voile entourant la planète rouge, sans pour autant répondre à la question cruciale : a-t-elle un jour hébergé la vie ?
Avec l’émergence de l’ère spatiale, l’évolution des connaissances de Mars a connu deux périodes importantes. D’une part dans les années soixante-dix, d’autre part dans la dernière décennie. Après les premières images de Mariner-4 en juillet 1965 révélant une surface désolée et grêlée de cratères, trois missions américaines, Mariner-9 en 1972 suivi par les 2 missions Viking en 1976, vont bouleverser nos connaissances de cette planète. La cartographie de Mars sera établie en globalité avec une résolution d’un kilomètre et 100 mètres localement.  Apportant les preuves qu’un liquide a coulé jadis sur Mars, ces images sont indiscutables : des fleuves asséchés similaires à nos fleuves terrestres sont observés ; des régions ayant subi une débâcle dévastatrice sont également identifiées. Ces débâcles ont laissé des traces de l’érosion de cratères de taille kilométrique. Seuls des arguments d’ordre thermodynamique et chimique laissent penser que c’est bien de l’eau qui a coulé même si on n’en a pas encore formellement la preuve. De plus les conditions actuelles de pression (la pression sur Mars est équivalente à la pression à 30 km d’altitude sur Terre) et de température (typiquement entre 0° et – 80° C) ne permettent pas à l’eau d’exister sous forme liquide, d’où la difficulté.

Les sondes Viking étaient également équipées de trois expériences de recherche directe d’une vie actuelle à la surface de Mars. Mais celles‑ci n’ont pas détecté la moindre trace d’activité biologique. Mars en surface est considéré comme stérile pour trois raisons : absence d’eau liquide, sol très oxydant qui oxyde toutes molécules organiques en oxydes de carbone (CO et CO2) empêchant la possibilité de synthèse de molécules complexes voire pré-biotiques nécessaires à la formation du vivant ; enfin absence de couche d’ozone sur Mars qui a pour conséquence que les rayons ultraviolets du Soleil atteignent la surface et stérilisent toutes bactéries qui s’y trouveraient.
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