Les éleveurs de Guyane déplorent plus d’une centaine d’attaques de jaguar par an. Une perte sèche pour un secteur déjà fragile, qu’aucun dispositif étatique ne reconnaît ou n’indemnise. Si certains abandonnent leur exploitation, nombreux sont ceux qui reconnaissent tirer eux-mêmes le jaguar. En toute illégalité. Un braconnage qui appelle une évolution des dispositifs de cohabitation entre l’homme et le jaguar, alors que la Guyane est considérée comme une “ zone source” pour cette espèce “ protégée ”.


Sur son téléphone portable, Renwick Brown fait défiler les photos. Des moutons inertes, couchés sur le flanc, les yeux écarquillés. Morts. Il en a plusieurs dizaines. « J’avais près de 200 moutons. En quelques mois, le jaguar m’a mangé la moitié de mon troupeau. » Alors qu’il n’avait jamais eu de victimes de jaguars identifiées jusque-là, le déboisage d’une parcelle d’une centaine d’hectares à côté de son élevage en 2019 provoque une vague d’attaques sans précédent.
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