Cet article est à lire dans le n°11 de Boukan, actuellement en kiosque

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Depuis juillet 2021, des artistes occupent le Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre, un édifice décrépit et fermé depuis 13 ans. Depuis leur squat à l’intérieur des murs, ils font revivre une ambition culturelle qui n’attend plus qu’une impulsion politique.

«Vous êtes dans un espace en chantier, interdit au public, alors ne montez pas au 3e étage », indique Fabrice, 42 ans, à trois visiteuses du Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre (CAC). Il donne des consignes de visites. « Vous pouvez suivre les flèches vertes au sol. Au 2e, il y a la bibliothèque, au premier et ici, au rez-de-chaussée, ce sont les travaux des artistes. »
Fabrice est l’un des occupants de cet immense édifice en béton brut, presque labyrinthique à l’intérieur, qui trône au cœur de la ville, pile en face de la mairie. C’est lui qui « tient la place », avec d’autres bien sûr, en organisant des journées thématiques, des visites, ou tout simplement l’entretien du gigantesque squat artistique. Avant d’être un tiers lieu illégal, le CAC faisait la fierté de l’île de Guadeloupe. On y accueillait des célébrités, des concerts, du théâtre, il était l’un des fleurons de la vie nocturne locale. Mais, un projet d’agrandissement, trois ans de travaux prévus, une faillite de l’entreprise chargée des travaux ont eu raison de ce grand espace culturel le réduisant à la fermeture et à devenir « une verrue » de centre-ville laissée aux rats, constituant à peine un abri aux personnes sans domicile. Une plainte a même été déposée au sujet de soupçons de corruption sur l’attribution du marché de l’architecture du CAC. « Il faut se rendre compte que 40 % du bâti est non productif », fustige Laurence Maquiaba : recoins d’escaliers, tailles et emplacements de régies inadaptés, microsalles incohérentes, les dysfonctionnements apparaissent nombreux.


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