Du village de Mana, autour de l’artiste et directeur artistique Patrick Lacaisse, résonne depuis 30 ans un discours universel sur l’art, n’enfermant pas la création dans son origine géographique. Cette parole a fédéré un réseau de 200 collaborateurs: artistes, artisans, universitaires, pédagogues… bâti une collection de 1600 pièces et donné naissance à un lieu, le Centre d’art et de recherches de Mana (Carma).

A la fin des années 1980, Mana est un village peuplé de quelque 1500 habitants. Il devient alors la terre d’accueil des réfugiés de la guerre civile du Suriname. Dans une maison au bord du fleuve aujourd’hui détruite, s’installe un jeune couple venu de la région marseillaise. Elle est médecin généraliste et va intervenir dans les camps de réfugiés et les dispensaires avant d’installer son cabinet dans le bourg ; lui est artiste. Curieux, audacieux et studieux, il découvre et documente au fil des ans les cultures qui les accueillent. Qui aurait cru que 30 ans plus tard, cette initiative d’abord personnelle puis associative – association Chercheurs d’art créée en 1994 – aurait donné naissance au Carma, en passe de devenir le premier centre d’art labellisé par le Ministère de la Culture et de la communication des Outremers ?
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