C’est l’un des hauts-lieux du tourisme du département. Plus vaste zone humide française, la réserve naturelle de Kaw-Roura attire à elle toutes les convoitises, les curiosités, les amours passionnées. Les volatiles s’y ébattent avec joie, les humains ont parfois tendance à se voler dans les plumes.

A l’aube claire ou lorsque l’obscurité infuse le ciel rosé, le lac Pali se transforme. Sous le soleil irradiant d’un zénith sans nuage, la vie se réfugie entre les herbes humides des savanes flottantes ou à l’ombre d’une ébène. Là, à l’aplomb, la montagne semble imprenable, dominant forêts et mangroves.
Destination délicieuse, les marais de Kaw-Roura (situés à 80 kilomètres au sud-est de Cayenne) occupent la troisième place des réserves naturelles de France par leur superficie, derrière les gigantesques Terres Australes ; et la réserve scientifique des Nouragues située dans le quart nord-est de la Guyane.
Créée en 1998, la réserve accumule les superlatifs : elle est classée Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff) de type 1. Il s’agit de la plus vaste zone humide française protégée par la convention de Ramsar relative aux zones d’importance internationale. C’est aussi l’un des sites touristiques les plus visités de la Guyane et au devenir ascensionnel. Une balade en pirogue dans les savanes ou une nuit sur un carbet flottant à guetter les cris des singes hurleurs figurent parmi les immanquables.
Etendue sur près de 100 000 hectares, la réserve tutoie les forêts denses à l’est et se fond dans le littoral atlantique au nord. Elle offre plusieurs visages : des savanes inondées, des rivières, des forêts de palmiers s’éclipsant au profit de la mangrove.
S’élevant du vaste espace ouvert, le massif montagneux de Kaw, culmine à 300 mètres et est le mont le plus arrosé de Guyane, ce qui expliquerait qu’il aurait servi de refuge pour la faune et la flore lors des périodes de grande sécheresse de l’ère du Pléistocène.

Un éclat de pépite dans les yeux
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